CULTURE. Théâtre, cinéma, télévision, web, écriture… Mickaël Gouin a définitivement le vent dans les voiles. Le Drummondvillois aux multiples talents fait partie de cette nouvelle génération émergeant sur la scène artistique québécoise.
Cet été, Mickaël Gouin a vécu une expérience unique en jouant le personnage central de la pièce de théâtre On t’aime Mickaël Gouin, cette comédie nouveau genre s’adressant à un public adolescent. Présentée au Théâtre des Cascades, en plein cœur d’un pittoresque terrain de camping situé en bordure du lac des Deux-Montagnes, cette pièce estivale a connu un succès fou… qui a surpris même ses artisans.
«C’était une première. Attirer les jeunes au théâtre, dans un petit village perdu au bord de l’eau, c’était un gros défi, surtout qu’il n’y a pas d’autobus qui s’y rend. On partait avec deux prises contre nous. Tous les éléments étaient réunis pour que ça ne marche pas, mais finalement, c’est devenu un beau succès. On vient de partir quelque chose de spécial qui va juste grandir», a témoigné Mickaël Gouin, dans un entretien accordé à quelques heures de la dernière représentation.
«Je crois qu’il y avait une réelle demande pour ça. Les jeunes avaient rarement accès à leurs vedettes de Vrak. On leur propose un show de théâtre qui leur ressemble. On a vraiment frappé dans le mille», a poursuivi le comédien de 33 ans.
Lorsque les auteurs Olivier Aubin, Luc Boucher et Dominic Quarré l’ont approché, Mickaël Gouin a pourtant hésité avant d’accepter.
«C’était vraiment déstabilisant comme concept. Puisque la pièce porte mon nom, j’avais peur que les gens pensent que l’histoire soit basée sur ma véritable personnalité. Ou encore que je l’avais écrite moi-même. Pourtant, je ne connaissais même pas les auteurs. Ils se sont basés sur mon personnage dans l’émission Le camping de l’ours. Le reste, c’est du délire pur et simple», a-t-il expliqué.
Mettant aussi en vedette Marie-Soleil Dion et Léane Labrèche-Dor, la pièce raconte une histoire déjantée qui mêle mystère, suspense, humour et horreur.
«C’est un show absurde sur l’univers du showbiz. Ça me ressemble beaucoup. C’est mon genre d’humour, à la fois intelligent et niaiseux, à mon image. Il y a un deuxième degré, une ironie à comprendre en arrière de chaque réplique. D’ailleurs, les parents nous disent qu’ils ont ri, mais pas aux mêmes moments que leurs enfants.»
De fait, On t’aime Mickaël Gouin a connu un tel succès qu’une tournée provinciale se prépare en vue de l’été 2017.
«On va donner une soixantaine de représentations à travers le Québec. Il n’y a rien d’officiel, mais la tournée devrait s’arrêter à Drummondville. Sinon, je vais m’en charger personnellement!», a révélé Mickaël Gouin.
Au cinéma
Au cinéma, Mickaël Gouin est de la distribution du plus récent film de la réalisatrice et scénariste Anne Émond, Nelly, dont la sortie très attendue est prévue d’ici la fin de l’année. Dans cette œuvre inspirée de la vie de Nelly Arcan, il personnifie le conjoint de la romancière québécoise incarnée par Mylène Mackay.
«Ce n’est pas un film biographique. C’est une métaphore de la vie tumultueuse de Nelly Arcan. Mylène y joue ses différentes personnalités : l’auteure, la businesswoman, la prostituée, l’amoureuse… Quant à mon rôle, il est inspiré de plusieurs relations qu’elle a eues dans sa vie. Ça donne donc une relation vraiment étrange, en montagnes russes. Il y a plusieurs scènes rock and roll. C’était à la fois le fun et difficile à jouer, parce qu’on était toujours dans le tapis», a raconté Mickaël Gouin, qui avait auparavant campé un premier rôle dans Les êtres chers, ce drame familial signé Anne Émond.
D’abord présenté au prestigieux Festival international du film de Toronto, Nelly empruntera ensuite le circuit de festivals cinématographiques à travers le monde. Sa date de sortie dans les salles de cinéma dépendra de son parcours.
On verra également Mickaël Gouin dans le long métrage Pieds nus dans l’aube, qui porte sur le poète québécois Félix Leclerc. Réalisé par son fils Francis Leclerc et scénarisé par Fred Pellerin, ce film est tourné en partie au Village québécois d’antan de Drummondville. Sa sortie est prévue pour la fin de l’année 2017.
Projets d’écriture
Outre la comédie et le septième art, les rôles à la télévision et sur le web se sont enchaînés pour Mickaël Gouin depuis sa sortie de l’École nationale de théâtre du Canada en 2010. On a notamment pu le voir dans les populaires séries SNL Québec et 7 $ par jour, dont il est d’ailleurs l’un des co-auteurs. À l’heure actuelle, l’artiste a de nombreux projets d’écriture sur la table.
«C’est vrai que j’en mène large! Quand je fais juste une chose, je m’ennuie. J’ai envie de tout essayer, de tout explorer. Essayer plein d’affaires, ça me garde vivant, ça m’énergise. Bien sûr, le jeu va toujours rester ma partie préférée. C’est là-dedans que j’ai suivi ma formation, que je m’épanouis. Mais j’aime aussi passer de l’autre côté de la caméra», a confié le gagnant d’un prix Gémeaux pour la web-série Pitch en 2014.
«Je n’écris toutefois pas du drame; juste de la comédie. C’est mon background. Ça remonte à Les Drôleux, ce groupe humoristique qu’on avait formé à Drummondville.»
D’ailleurs, Mickaël Gouin est actuellement en pourparlers concernant l’écriture d’une comédie qui serait présentée exclusivement à la Maison des arts de Drummondville. Léane Labrèche-Dor et Rachel Gratton font également partie de ce projet.
Redonner à Drummondville
Désormais installé à Montréal, Mickaël Gouin n’oublie pas ses origines. Il revient d’ailleurs souvent à Drummondville. Dernièrement, il a fait un passage remarqué à son ancienne école secondaire.
«Un prof de La Poudrière m’a demandé d’aller parler de mon parcours dans le cadre d’un atelier d’art dramatique. J’ai aussi agi comme juge pour secondaire en spectacle. Je ne vais jamais dire non à de telles demandes. J’ai vraiment envie de redonner à Drummondville», a-t-il expliqué.
«C’est la ville où j’ai grandi, où j’ai développé cette passion. Je me rappelle la fierté que je ressentais quand les Trois accords ont percé. Je trouvais ça cool quand ils revenaient ici. C’est pourquoi je veux redonner une partie de ce que j’ai reçu ici. Je vais toujours rester un Drummondvillois dans l’âme.»