Josyane Cloutier
ENVIRONNEMENT. Une nouvelle usine fabriquant de l’asphalte, Construction et pavage Portneuf, installera prochainement ses quartiers à côté du site d’enfouissement de la rue de l’Énergie, dans le secteur Saint-Nicéphore. Cette décision, prise en juillet dernier, ne fait cependant pas l’unanimité.
«D’abord le dépotoir, maintenant ça… C’est à croire que toutes les cochonneries s’en vont à Saint-Nicéphore, alors qu’on peut vous offrir beaucoup d’autres choses», a exprimé d’un ton mécontent Jean-Guy Forcier, un résident du secteur.
Les inquiétudes des citoyens présents à la séance d’information de lundi dernier tournent principalement autour des répercussions environnementales et médicales d’une telle usine.
Henriette Yergeau, qui réside à environ un kilomètre du futur site industriel, s’est questionnée sur la réflexion de la ville dans ces domaines. «Ça doublera les odeurs nauséabondes en plus de dégager des poussières toxiques et des bruits désagréables pour ceux qui, comme moi, restent à proximité», dénonce-t-elle. La dame s’inquiète également des risques de maladies respiratoires pouvant découler des vapeurs de l’entreprise.
Le feu vert du ministère de l’Environnement n’a cependant pas encore été émis : c’est lui qui, selon le directeur du service d’urbanisme Denis Jauron, décidera du sort final de l’installation de Construction et pavage Portneuf à Drummondville. «La ville a fait le choix d’accueillir sur son territoire une usine de béton bitumineux, mais sachant que des normes environnementales sévères régissent ce genre d’établissement-là. Si éventuellement ce dernier ne répond à ces exigences-là, il n’aura pas son certificat d’autorisation», détaille-t-il.
Toutefois, le maire suppléant Yves Grondin, qui dirigeait la soirée d’information, se veut rassurant. «C’est un terrain qui était voué à un usage industriel, et il y a très peu de résidences dans les alentours. Ça va diversifier l’économie de Drummondville», explique-t-il. Il ne nie cependant pas que des odeurs désagréables puissent se dégager de cette nouvelle usine.
Denis Jauron, affirme également que les dangers environnementaux d’une telle usine sont minimes, puisqu’elle n’exploitera pas directement d’hydrocarbures. «Il n’y aura pas de réservoir ou de barils sur place, ce n’est pas comme un raffinerie de pétrole. Les risques sont minimes», estime-t-il. Il ajoute que le Service de sécurité incendie et de sécurité civile de Drummondville a déjà établi que les dangers reliés aux incendies ne sont eux aussi que très peu préoccupants.
Il est également trop tôt pour estimer les retombées économiques potentielles de cette entreprise et le nombre précis d’emplois qui y seront créés bien que ces derniers ne seront pas particulièrement nombreux, selon Yves Grondin.
