KARATÉ. Fondateur et instructeur-chef de l’école Karaté kungfu de Drummondville, Yannick Benoît se réjouit au plus haut point de l’admission du karaté au sein de la programmation des Jeux olympiques de Tokyo en 2020.
La nouvelle a été annoncée mercredi par le Comité international olympique (CIO), en marge des Jeux de Rio de Janeiro. Outre le karaté, quatre autres disciplines ont été ajoutées au programme olympique japonais : l’escalade, la planche à roulettes, le surf ainsi que le baseball masculin et le softball féminin.
Aux yeux de Yannick Benoît, il s’agit d’une excellente reconnaissance pour le karaté et d’une bonne nouvelle pour son école.
«Comme le karaté est un art martial japonais, ça tombe bien qu’il fasse son entrée à Tokyo. En fait, je crois que ça a ajouté du poids à sa candidature. Les portes de l’olympisme s’ouvrent maintenant pour tous les jeunes qui pratiquent le karaté», a-t-il lancé.
Unique école de karaté fédérée par Karaté Québec au Centre-du-Québec, le dojo drummondvillois fait par conséquent partie de la grande famille de Karaté Canada et de la Fédération mondiale de karaté (WKF). Selon Yannick Benoît, le jour n’est pas si loin où un karatéka de la région gravira les échelons jusque sur la scène internationale.
«Certainement! Pour le moment, notre clientèle est surtout composée de jeunes de moins de 10 ans. On les initie au karaté et on les amène à s’amuser tout en leur inculquant les valeurs de ce sport. Certains d’entre eux participeront aux prochains Jeux du Québec. S’ils continuent à s’entraîner sérieusement, tout devient possible», a-t-il fait valoir.
Dès cet automne, l’école drummondvilloise offrira d’ailleurs un programme compétitif olympique. Yannick Benoît et ses collaborateurs y enseigneront un karaté plus pur, respectant les règles des quatre styles de karaté reconnus par la WKF. Des pourparlers sont également entamés avec le collège Saint-Bernard et l’école Marie-Rivier pour y instaurer un programme sport-études au primaire et au secondaire.
«Il y a deux volets au karaté : le combat et le kata. Ma spécialité, c’est le kata. C’est pourquoi je me suis associé à un spécialiste de Trois-Rivières pour enseigner le combat. Les athlètes doivent maîtriser chaque volet, puisqu’en compétition, ils cumulent des points dans ces deux disciplines», a expliqué Benoît.
«Le combat demande beaucoup de réflexes et d’agilité, a-t-il poursuivi. Un coup de pied donné avec la bonne technique permet d’amasser des points. Quant au kata, il exige précision, force et endurance. Les athlètes s’affrontent à un contre un et ne peuvent employer le même kata deux fois. Dans ces deux disciplines, il faut faire preuve d’une concentration à toute épreuve.»
Pas le wushu
D’autres sports tels que les quilles, le squash et le wushu n’ont pas été retenus par le CIO. Enseignant également le wushu, cette discipline dérivée des arts martiaux chinois traditionnels, Yannick Benoît n’a jamais cru en ses chances de devenir un sport olympique.
«En wushu, les Chinois sont trop en avance sur les athlètes des autres pays. Il n’y aurait donc pas eu de réelle compétition aux Olympiques. En karaté, les Japonais sont évidemment très forts, mais les Russes, les Américains et quelques autres pays ont aussi des chances de rivaliser», a expliqué Yannick Benoît.
Avant l’admission du karaté, le judo (depuis 1964) et le taekwondo (depuis 2000) étaient les seuls arts martiaux présents aux Jeux olympiques. Dans un communiqué de presse, le président du CIO, Thomas Bach, a déclaré : «Nous voulons amener le sport aux jeunes. Ces cinq sports forment un ensemble innovant d’épreuves traditionnelles et émergentes, axées sur les jeunes et toutes populaires au Japon.»