SÉCURITÉ. Hydro-Québec prendra possession au début d’août de son centre de données de la rue Luneau, à Drummondville, mais il ne faut pas s’attendre à voir des pancartes avec des ballounes disant: ouverture bientôt!
Le site est hautement sécurisé et bien surveillé. Rien n’indique la nature de l’édifice, dissimulé à travers les arbres, solidement clôturé, où seront stockées toutes les informations, non seulement des clients, mais surtout de toutes les applications informatiques servant à exploiter le réseau d’électricité du Québec. Ce sera le cerveau d’Hydro-Québec gardé dans un coffre-fort.
Devant l’insistance de plusieurs médias, dont L’Express, LCN et Radio-Canada, le service des communications d’Hydro a organisé aujourd’hui une séance d’information («briefing») sur ce qui est possible de savoir sur ce bâtiment de 100 millions de dollars et sur sa gestion. La rencontre a eu lieu au Centre administratif régional du Chemin du golf car il n’était pas question d’entrer dans le centre de données même s’il est vide. Les journalistes n’ont pas eu le droit non plus de prendre des photos de la rencontre. «Tout est une question de sécurité», nous a-t-on répété.
Selon Patrick Truong, directeur principal Technologies, Hydro-Québec n’est pas propriétaire de l’édifice construit par l’entrepreneur Pomerleau, elle n’est que locataire. Les services d’entretien et de sécurité sont fournis par Veolia, qui créera 14 emplois directs. HQ n’aura que peu d’employés sur place.
La décision d’investir dans un nouveau centre de données a été prise pour plusieurs raisons. «Premièrement, nos installations ont atteint leur pleine capacité. De plus, tout l’équipement électronique de l’un des deux centres situés à Montréal avait besoin d’être renouvelé et modernisé. Nous avons décidé qu’il serait plus judicieux d’en construire un nouveau dans une région différente de Montréal afin de ne pas être à la merci des mêmes événements climatiques (orages violents, tempêtes de neige), mais il fallait que ça soit à moins de 120 kilomètres, sinon les télécommunications en temps réel sont difficiles», a expliqué M. Truong.
Ce qui fait que le centre principal situé à Montréal deviendra un centre secondaire alors que celui de Drummondville deviendra le centre primaire.
Pourquoi Drummondville? «Ici, il y a deux axes de télécommunications différents, deux corridors indépendants, ce qui est très important car le centre de données roule 24 heures par jour et ne s’arrête jamais». Drummondville a aussi un autre avantage, soit celui d’être moins affectée que d’autres régions par les secousses sismiques, aussi légères soient-elles.
Même si Hydro a de l’énergie à revendre, la bâtisse, où il est crucial de maintenir une stabilité de la température et de l’humidité, est conçue pour être éco-énergétique. «Le système servant à fournir du chauffage durant l’hiver et de la climatisation durant l’été fonctionne comme un échangeur d’air. Il utilise l’air chaud dégagé par les machines pour le combiner avec l’air de l’extérieur grâce à la technologie de la roue de Kyoto. De plus, le centre de données a une puissance embarquée de 2 MW. Quant à la fiabilité générale, elle a une certification Tier III. Ce qui est excellent», a soutenu M. Truong.
Question de retombées, on peut souligner que 15 contrats ont été accordés à des entrepreneurs locaux et d’autres, comme celui du déneigement, sont à venir. Mais bien sûr, la principale retombée ira sous forme de taxes dans les coffres de la Ville, qui, rappelons-le, a dû faire construire la rue Luneau, expressément pour accueillir le centre de données d’Hydro-Québec.
Tout le déménagement du centre de Montréal à celui de Drummondville sera complété en avril 2018.