L’urgence de Drummondville se démarque pour sa performance

L’urgence de Drummondville se démarque pour sa performance
L'urgence de l'hôpital Sainte-Croix. (Photo : L'Express- Archives)

SANTÉ. Alors que les urgences du Québec affichent la pire performance du monde occidental quant aux délais d’attente, l’urgence de l’Hôpital Sainte-Croix se classe parmi les plus performantes, selon le commissaire à la santé et au bien-être, Robert Salois, qui a publié jeudi son rapport d’appréciation thématique de la performance du système de santé et de services sociaux.

S’appuyant sur des données de 2014-2015, le commissaire note que le séjour moyen pour les visites sur civière des patients hospitalisés est d’environ 18 heures, alors que la moyenne des urgences de taille comparable est de 29 heures.

«Même si ce séjour moyen est plus élevé que la cible du MSSS (ministère de la Santé et des Services sociaux), [soit] 12 heures, il est quand même inférieur de 38 % (11 heures de moins) à la moyenne des urgences comparables», affirme M. Salois.

Selon des données obtenues par le CIUSSS Mauricie-Centre-du-Québec, pour 2015-2016, cette statistique s’est améliorée se situant maintenant à 14 heures.

En ce qui a trait au délai moyen de prise en charge médicale, il se situait à 5,1 heures en 2014-2015, au dire de Nathalie Boisvert, directrice adjointe urgences et soins critiques au CIUSSS MCQ.

«Pour 2015-2016, on parle d’un temps moyen de 4,2 heures, il y a là un gain», fait-elle savoir, avec une pointe de fierté.

Notons que 43 000 visites ont été reçues en 2014-2015.

Un «travail de longue haleine»

Cette performance, indique le commissaire, est le résultat d’un travail de longue haleine débuté il y a plusieurs années.

«Ce travail s’est concentré sur deux axes principaux : la mise en place de solutions pour que les patients soient vus au bon endroit (au lieu de tous se retrouver à l’urgence); la collaboration étroite entre les médecins des différents secteurs de l’hôpital (urgence, hospitalisation, etc.), les médecins de première ligne (GMF) et les gestionnaires de l’établissement. Cette collaboration a permis de mettre en place plusieurs pratiques novatrices», peut-on lire.

Parmi celles-ci, notons la mise en place d’un accès rapide et facile au plateau technique la journée même ou le lendemain (plages horaires disponibles pour les patients de l’urgence afin qu’ils puissent voir un spécialiste en clinique externe ou bien obtenir un scan ou une échographie sans être obligés d’attendre à l’urgence).

M. Salois a aussi observé que l’urgence est très bien intégrée aux autres départements de l’hôpital, et son bon fonctionnement est le résultat du bon fonctionnement des autres secteurs (laboratoire, clinique externe, hospitalisation, etc.).

Un exemple de cette collaboration est la mise en place d’un comité sur la durée moyenne de séjour (DMS). Celui-ci est composé de l’ensemble des équipes médicales et des gestionnaires des différents services.

«Le comité se réunit une fois par semaine afin de trouver des pistes de solutions aux problématiques et de faciliter la sortie des patients hospitalisés en fin de soins actifs», précise Mme Boisvert qui gère neuf urgences, dont celle de Drummondville, depuis la mise en place du CIUSSS.

De surcroît, la collaboration entre les médecins de première ligne et les urgentologues de l’hôpital a été qualifiée d’«exemplaire» par le commissaire. Il a même souligné au passage le Réseau d’accessibilité médicale Drummond (RAMD) comme étant un «cadre de référence intéressant» tout en sachant que ce réseau était menacé (il est disparu depuis le 1er juin).

Mme Boisvert a accueilli favorablement ce rapport et est très satisfaite de constater que l’urgence de Drummondville se démarque, tout en faisant savoir que l’ensemble des urgences de son territoire enregistre une belle amélioration pour l’année en cours.

«On est toujours content quand notre travail que l’on fait porte ses fruits. L’accessibilité et la qualité aux soins sont extrêmement importantes pour moi et pour tous les employés. Ce n’est pas parfait, mais on travail chaque jour pour s’améliorer, car c’est déplorable, on le sait, quand un patient attend longtemps, mais en même temps, c’est tellement multifactoriel», laisse-t-elle entendre.

Soulignons en terminant que neuf recommandations s’inspirant des meilleures pratiques mises en œuvre au Québec émanent du rapport.

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