HOCKEY. Les foules se sont faites moins nombreuses au Centre Marcel-Dionne au cours de la dernière campagne, un phénomène observable aux quatre coins de la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ). Préoccupés par cette baisse d’achalandage, les dirigeants des 18 organisations du circuit Courteau ont pris le taureau par les cornes en tenant une assemblée spéciale des membres à Charlottetown.
Président du comité exécutif du bureau des gouverneurs, Louis Brousseau a cédé sa place au président Éric Verrier afin de représenter les Voltigeurs lors de cette rencontre. L’Express a rencontré les deux têtes dirigeantes des Rouges dans le lobby de l’hôtel servant de quartier général pendant les assises annuelles de la LHJMQ.
«C’était une réunion d’échanges et de remue-méninges. On a abordé plusieurs sujets. On a créé un comité qui se penchera sur les façons d’améliorer le spectacle et, par le fait même, d’augmenter nos assistances. Ce comité fera ensuite ses propositions au bureau des gouverneurs», a expliqué Verrier, en rappelant que les baisses d’affluence ne sont pas propres au hockey junior, mais à la plupart des événements au Québec.
Parmi les sujets abordés, le dossier des batailles a notamment été discuté. Décriant l’aseptisation des matchs à travers la LHJMQ sous l’ère du commissaire Gilles Courteau, certaines équipes des Maritimes ont réclamé leur retour en force. Les Voltigeurs ne vont pas aussi loin dans cette voie, estimant que du jeu plus robuste suffirait à animer le spectacle et à réveiller les passions sur la patinoire… et dans les gradins.
«Ce n’est pas un sujet évident. Oui, on veut qu’il y ait de l’émotion. Un but spectaculaire en amène, mais le jeu viril et des escarmouches –je n’irai pas jusqu’à dire les batailles, parce que le hockey est rendu ailleurs– aussi. Présentement, il n’y a plus de mises en échec. Pourtant, ça augmente la tension, l’animosité et ça fait lever le monde de leur siège», a fait valoir Brousseau.
«Mais en même temps, ça mène parfois à des débordements, a-t-il poursuivi. Et de nos jours, avec les médias sociaux, ça prend rapidement des proportions terribles. La Ligue est très soucieuse de son image et elle veut protéger son intégrité. On comprend ça. C’est difficile d’atteindre l’équilibre entre les deux.»
Pour améliorer la qualité du spectacle, les Voltigeurs prônent également que les entraîneurs puissent davantage s’exprimer publiquement et que les joueurs puissent festoyer après un but.
«La Ligue veut faire attention à son image, mais qui ne se souvient pas de Chaz Johnson? Il n’a pas été méchant pour la Ligue ni pour les Voltigeurs. Avec sa danse, il amenait du monde à lui seul à l’aréna. Des joueurs aussi spontanés, c’est sûr que ça vend», a lancé Brousseau.
Les Voltigeurs souhaitent également que des changements soient apportés aux divisions actuelles. Un projet qui ferait passer le nombre de divisions de trois à quatre est d’ailleurs sur la table.
«Les rivalités régionales, c’est un bon moyen pour amener de l’émotion sur la glace. Au cours des dernières années, on a vu partir Victoriaville et Shawinigan. Ce serait pourtant naturel qu’on fasse partie de la même division qu’eux avec Sherbrooke. On est donc solidaire avec ce projet», a précisé Brousseau.
Dans l’espoir d’améliorer leurs pratiques, les bonzes de la LHJMQ ont également fait appel à l’expert en marketing sportif Ray Lalonde. L’ancien du Canadien et des Alouettes de Montréal a visité les arénas de chaque équipe du circuit au cours de la dernière campagne. Il a présenté son rapport global vendredi. Chaque organisation recevra ensuite sa propre évaluation.
«Son message, c’est de nous amener à voir comment on peut attirer davantage notre population et nos partenaires. On a tous quelque chose à faire pour améliorer notre image de marque. Chaque équipe doit se remettre à la page afin de faire redécouvrir le hockey junior aux gens, notamment aux jeunes de 15-30 ans», a indiqué Éric Verrier.
Le mot de la fin est revenu à Louis Brousseau.
«Oui, il y a plusieurs moyens pour ramener les gens à l’aréna, mais à la fin, il n’y a rien de mieux que la victoire. Il faut gagner. On en est conscient et on travaille très fort là-dessus en ce moment», a conclu le gouverneur des Voltigeurs, qui n’a jamais caché son mécontentement devant les insuccès de l’équipe sur la patinoire ces dernières années.
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