Un huard à 77 cents, selon l’économiste Peter Hall

Un huard à 77 cents, selon l’économiste Peter Hall

ÉCONOMIE. La visite habituelle de Peter Hall à Drummondville vient avec une série de prévisions économiques dont la plus attendue est celle du rendement du dollar canadien. Selon lui, le huard terminera l’année à 75 cents de la valeur américaine pour grimper à 77 cents en 2017.

Vice-président et économiste en chef chez EDC (Exportations et Développement Canada), Peter Hall était l’invité de la Société de développement économique de Drummondville, hier midi, devant une centaine de convives au Centrexpo.

Le conférencier base son analyse sur le fait que la tourmente déclenchée au début de janvier 2016 par la chute rapide des indices des marchés boursiers chinois, entraînant à sa suite les marchés internationaux, n’était pas attribuable à un nouvel épisode de faiblesse ou à une absence d’activité. «À vrai dire, ce chaos est le signe le plus probant au cours des dernières années d’une économie mondiale retrouvant le chemin de la croissance».

Dans son allocution, qui reprend les grandes lignes de son rapport «Prévisions à l’exportation – printemps 2016», l’économiste explique la suite des choses en soulignant que «des produits de base ont quitté les profondeurs où ils gisaient. Les marchés des devises ont aussi pris du mieux et les marchés obligataires ont évolué plus normalement. L’accalmie a été accueillie avec soulagement, mais le malaise a persisté. Malgré le regain de la confiance, la nervosité a semblé infléchir l’activité économique réelle. Les données liées à cet épisode ne sont pas toutes comptabilisées, mais on peut d’ores et déjà affirmer que le bilan est en demi-teinte. Résultat : les prévisions sont – encore une fois – revues à la baisse, ce qui vient renforcer l’impression que nous sommes sous le joug d’une croissance poussive et prolongée dont il est de plus en plus difficile de se libérer».

Les analyses de Peter Hall sont toujours assez pointues et n’enverront pas le commun des mortels au septième ciel. Mais, ceux qui se sont déplacés y trouvent un intérêt. C’est le cas de Robert Lapointe, vice-président de Traffic Tech International. «J’aime bien savoir ce qui se passe et connaître le point de vue de spécialistes tel que M. Hall. Notre entreprise est spécialisée dans le transport pour l’importation et l’exportation et nous comptons 1000 employés au Canada, aux États-Unis et en Asie. Il faut bien réaliser que le globe rapetisse et que l’on se doit d’avoir le plus d’information possible sur la situation qui prévaut dans d’autres pays. De manière à pouvoir en discuter ensuite avec nos clients», de faire entendre M. Lapointe, qui est déménagé à Drummondville l’an dernier afin d’être plus centralisé.

«Les gens qui sont présents à ce genre de conférence, soumet Martin Dupont, directeur général de la SDED, sont intéressés par ces prévisions et ça fait 13 ans que ça dure. Ce sont pour la plupart des financiers et des responsables des achats au sein d’entreprises exportatrices. Certains sont venus de Sherbrooke et de Saint-Hyacinthe. Quand Peter Hall prévoit que le dollar gagnera ne serait-ce qu’un seul cent, ça peut représenter des milliers de dollars pour ces gens d’affaires».

La conclusion de Peter Hall? «Le monde renoue avec la croissance, mais beaucoup ne le voient pas encore».

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