Boites de dons de vêtements : une réglementation à remanier

Boites de dons de vêtements : une réglementation à remanier
Hélène House

ENTRAIDE. La nouvelle réglementation municipale sur les boites de dons de vêtements, adoptée il y a un an par la Ville de Drummondville, a permis de faire un ménage devenu nécessaire dans ce domaine, mais elle a considérablement nuit à Diabète Drummond, qui a vu s’envoler les 10 000 $ que l’organisme recevait chaque année.

Étant donné que l’une des obligations de la nouvelle réglementation a forcé les organismes à installer leur boite sur le terrain où ils ont pignon sur rue, Diabète Drummond a dû enlever ses huit boites dispersées à travers la ville. Résultat : les vêtements, qui étaient donnés à Diabète Québec pour la revente au Village des valeurs, à l’issue de laquelle une ristourne équivalente était envoyée à Drummondville, atterrissent dorénavant dans les boites d’entreprises privées à but lucratif, qui débordent!

«Nous reconnaissons que la nouvelle réglementation a été conçue pour protéger les organismes locaux et qu’un ménage était nécessaire, admet Marie Préfontaine, directrice générale de Diabète Drummond, dont le local est situé sur la rue Saint-Marcel. «Mais, cela nous a nuit, nous avons perdu les 10 000 $ que nous recevions chaque année. Heureusement, nous avons reçu une subvention de 5000 $ de Desjardins, ce qui nous a permis d’aménager une cuisine pour pouvoir offrir des cours de nutrition, donnés par un chef cuisinier professionnel. Car, comment se préparer de la bouffe est une notion cruciale pour une personne diabétique».

Mme Préfontaine ajoute que le CLSC accueille chaque semaine huit nouvelles personnes diabétiques, en moyenne. Au Québec, c’est un cas nouveau à toutes les 13 minutes. «Ces personnes reçoivent de l’enseignement et des informations, mais elles doivent par la suite obtenir du soutien pour changer des habitudes. C’est là que Diabète Drummond intervient avec des services gratuits, des conseils, des conférences et des ateliers culinaires. La nourriture c’est important, c’est à tous les jours que tu manges».

Une solution en vue

Marie Préfontaine et Hélène House, directrice des communications d’Entraide diabétique du Québec, ont relancé le dossier auprès de la Ville afin que soit ajustée la nouvelle réglementation. Elles ont rencontré les conseillers Yves Grondin et Alain Martel.

«Ils se sont montrés sensibles à notre cause. On nous a dit que les autorités municipales seront prêtes à regarder certains accommodements au cours de l’automne prochain. Nous, de notre côté, nous estimons qu’environ 10 % des gens qui donnent des vêtements veulent le faire au profit d’une bonne cause. Quand ils ne voient pas de boites identifiées en conséquence, soit qu’ils les donnent à des entreprises privées, soit qu’ils les jettent dans des poubelles tout simplement», fait observer Mme House.

Selon elle, une solution serait de permettre à des organismes de bienfaisance comme Diabète Drummond d’installer des boites de dons dûment identifiées dans des endroits publics comme les arénas et les centres communautaires», de proposer la porte-parole québécoise.

Interpellé à ce sujet, Yves Grondin a précisé qu’il faudra d’abord analyser les effets de cette réglementation. «Nous allons commencer par voir les effets de cette mesure qui n’a pas plus d’un an et le conseil aura ensuite à évaluer la pertinence d’intervenir. Il ne faut pas oublier qu’il y a plusieurs joueurs dans ce domaine, certains sont gros, mais nous n’allons pas intervenir pour un seul».

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