Patrick Desautels, un modèle de courage

Patrick Desautels, un modèle de courage
Patrick Desautels a partagé un message d’espoir aux membres de l’AFPAD

TÉMOIGNAGE.Patrick Desautels, dont les trois enfants ont été assassinés, en 2012, à Drummondville, par son ex-conjointe, Sonia Blanchette, a livré un message d’espoir aux membres de l’Association des familles de personnes assassinées ou disparues, le 14 mai, à la Ferme Guyon, à Chambly.

Adaée Beaulieu

adaee.beaulieu@tc.tc

M. Desautels, qui est à nouveau père depuis octobre dernier, a transmis des conseils simples, mais qui lui ont permis d’aller de l’avant depuis les trois dernières années. «Il faut y aller une heure à la fois et se tenir occupé», a-t-il déclaré en précisant qu’il ne détenait pas une solution miracle.

Il espère que son témoignage aidera les familles à continuer, malgré les épreuves. Selon lui, toutes les histoires sont similaires, car ce sont des humains qui les vivent et ils sont tous confrontés aux mêmes difficultés.

«Toutes ces personnes ont des problèmes psychologiques et font des cauchemars», mentionne-t-il à titre d’exemple.

Pour la directrice générale de l’AFPAD, Nancy Roy, le partage de Patrick Desautels ne peut être que bénéfique pour les membres.

«Il donne de l’espoir et du courage à ceux qui ont plus de difficulté ou dont l’événement est plus récent. Il les aide à vivre leur deuil», affirme-t-elle.

Mme Roy ajoute que l’AFPAD organise un tel événement afin de briser l’isolement et créer des liens de solidarité entre les membres.

Recommencer sa vie

Patrick Desautels soutient que son petit garçon, maintenant âgé de sept mois, a donné un but et un sens à sa vie. Néanmoins, pour lui, le fait de repartir à zéro implique qu’il devra faire face à plusieurs défis dans les prochaines années.

«Ce n’est pas fini. Je vais devoir faire des deuils quand mon garçon sera rendu aux mêmes stades que mes enfants. J’en ai pour cinq ans à avoir des claques sur la gueule», mentionne-t-il.

M. Desautels confie que la vie quotidienne est déjà difficile. Puisque ses enfants sont morts noyés, il a seulement réussi à donner un bain en sept mois à son garçon.

Il appréhende le moment où il devra expliquer à son garçon qui sont les enfants sur la photo dans sa maison de Sainte-Christine.

«C’est un processus qui n’arrêtera jamais. Il y a eu des améliorations, mais je fais un pas en avant et deux en arrière», affirme-t-il.

Célébrer la vie

L’activité organisée par l’AFPAD visait à mettre du soleil dans la vie de ses membres en misant sur les bons moments passés avec les victimes. Chaque personne présente était donc invitée à apporter une photo de leur proche assassiné ou disparu afin de commémorer sa vie.

«Le printemps est une période où tout renaît. Nous voulons que les familles sortent de la noirceur. Les victimes ont eu une vie et elle a été importante. Nous devons célébrer leur mémoire», déclare Raymonde Hébert, coordonnatrice aux services aux membres à l’AFPAD.

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