Qui achètera le dépanneur de Saint-Majorique?

Qui achètera le dépanneur de Saint-Majorique?
Le dépanneur de Saint-Majorique est à vendre

COMMERCIAL. Le dépanneur de Saint-Majorique est à vendre, une décision que viennent de prendre les propriétaires Manon Parenteau et Bernard Rodier après avoir passé 20 ans derrière le comptoir, sept jours par semaine, sauf les soirs où des étudiants sont embauchés pour leur permettre de respirer.

Le prix demandé est 225 000 $ pour la propriété et 40 000 $ pour l’inventaire périssable. Qui peut être intéressé à un tel achat? Il semble que les Chinois le sont plus que d’autres, selon les propriétaires.

Bernard Rodier confie en effet que, parmi les gens intéressés, il y a surtout des Chinois. «Une dizaine de Chinois ont pris des informations. Ce n’est pas surprenant, ils ont de l’argent», laisse-t-il tomber.

M. Rodier et Mme Parenteau souhaitent vendre parce que, selon elle, le temps est venu pour la retraite «si on veut la prendre avant d’être malades. À 40 ans, quand on a pris ça en mains, on a fait des rénovations importantes et nous avions l’énergie pour le faire. Vingt ans plus tard, ce n’est plus pareil. Je sais c’est quoi, mes parents avaient également un dépanneur dans la région d’Arthabaska. C’est très prenant. Mais, au moins, je peux dire que nous avons réussi au-delà de nos espérances», dit-elle en ajoutant que le couple avait tenté de vendre il y a deux ans. Mais ça n’avait pas fonctionné.

«Maintenant, c’est un courtier, Fernand Yargeau, qui s’occupe de compléter la transaction, c’est lui qui a ça entre ses mains. Le hic, c’est que l’acheteur doit avoir de l’argent comptant pour acquérir l’inventaire, dont principalement les denrées périssables, que la banque ne veut pas financer. Ce n’est pas tout le monde qui a une somme de 40 000 $ à mettre sur la table avant de commencer à discuter du prix de la bâtisse et du terrain. Le prix demandé est de 225 000 $ et ça comprend le grand logement de 5½ qui est au-dessus du magasin».

Bien sûr, les Majoriquois ont été nombreux à faire des commentaires et à déplorer le départ des deux commerçants. «C’est un peu comme notre famille, on connaît tout le monde dans le village», fait-elle remarquer.

Combien de temps se donnent-ils pour vendre le dépanneur ? À cette question, c’est Bernard Rodier qui répond : «Moi je peux vous dire que dans quatre ans, j’aurai 65 ans, et je ne passerai pas tout mon temps ici. Si ce n’est pas vendu d’ici là, je vais transformer ça en logement».

Et Saint-Majorique, qui n’a pas d’autre épicerie, perdrait alors son dépanneur, après avoir perdu son église située juste en face.

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