JOURNAL. Le journal alternatif «La Galère» sera bientôt vendu par un camelot dans le secteur du parc Saint-Frédéric, une approbation qui n’a pas fait l’unanimité au sein du conseil municipal de Drummondville.
Publié une fois aux deux mois, vendu au prix de 3 $, La Galère a vu le jour à Trois-Rivières il y a 14 ans avec l’objectif de «construire des ponts entre la population et les personnes vivant ou courant le risque de vivre une situation de rupture sociale».
«On attend depuis septembre que la Ville nous donne son autorisation et je suis content de voir que cette étape est enfin franchie», a salué Francis Lacharité, du Refuge La Piaule. «Nous avons senti des réticences, mais a vente du journal, par une personne qui sera dûment identifiée et formée en conséquence, ne sera pas harcelante. S’il y a un problème, nous allons intervenir», a-t-il dit.
Au conseil municipal, quatre conseillers (Pierre Levasseur, Isabelle Marquis, Cathy Bernier et Catherine Lassonde) ont voté contre la résolution autorisant le projet pilote pour l’année en cours.
«C’est un journal de Trois-Rivières et j’ai de la misère à voir ce que ça va donner», a expliqué Pierre Levasseur. «Nous, au conseil, on a la responsabilité de regarder les abus potentiels. Il y a de nombreux spectacles à la Place Saint-Frédéric où se rassemblent parfois près de 2000 personnes. Je ne suis pas sûr que ce soit la meilleure façon de faire en interpelant les gens sur place. Je sais que d’autres municipalités le font. Mais on se questionne à savoir si Drummondville est rendu là. Chacun a son opinion sur ce sujet. Je ne doute pas que La Piaule a de bonnes intentions», d’admettre le vétéran conseiller.
«On commencera avec un camelot dans le centre-ville. On verra par la suite. Le contenu est fait d’opinions, de reportages, de dessins et de poésie», précise Francis Lacharité. «On s’est assis avec des gens du Regroupement interculturel de Drummondville, du Tremplin, d’Habit-Action, de la Tablée populaire et la réponse a été positive. Il faut voir dans cet exercice une quête de sens dans le fait d’être lu». Sur le prix de 3$, un dollar est retourné à Trois-Rivières pour le roulement du journal et deux dollars vont au camelot.
Le maire Alexandre Cusson a su temporiser en faisant valoir que le vote partagé des élus signifie que le projet pilote sera surveillé de près au cours de l’été qui s’en vient.
La Galère est également vendue à Nicolet, Bécancour et Shawinigan.
Les objectifs de La Galère
-Développer un sentiment d’appartenance à la société
-Réduire l’exclusion sociale
-offrir une plage d’expression aux personnes marginalisées
Accompagner les individus dans leur processus de prise en charge personnelle
-Participer au processus de médiation culturelle et artistique
-Organiser des ateliers pédagogiques en journalisme et en création littéraire
