HOCKEY. Dominic Ricard a le cœur déchiré. Après plus d’une décennie au service des Voltigeurs, l’ancien directeur général a vécu l’affront d’une mise à pied il y a une dizaine de jours. Une fois le choc encaissé, mais les plaies encore vives, l’homme de hockey a partagé ses états d’âme dans une entrevue accordée à L’Express.
Bien que ce licenciement représente un grand bouleversement dans la vie de Ricard, il n’a pas constitué une véritable surprise sur le coup. C’est que depuis plusieurs mois, il ne ressentait plus l’appui de ses patrons du conseil d’administration.
«Je ne cache pas que ce n’était pas rose. Dans les derniers mois, le travail d’équipe ne coulait plus. On avait des divergences d’opinions sur les moyens pour faire avancer l’équipe. Aussi, je ne sentais plus la confiance envers ma vision, ma philosophie et mon staff de hockey. Je comprends pourquoi dans une certaine mesure, mais j’ai de la difficulté à comprendre certaines raisons», confie-t-il.
Comme le président Éric Verrier a refusé d’expliquer les raisons de cette perte de confiance sur la place publique, Ricard n’a pas voulu entrer dans les détails non plus. Mais il fait valoir que dans de telles circonstances, c’était devenu difficile pour lui d’accomplir son travail avec son aplomb habituel. Un conflit latent qui a fini par empoissonner toute l’organisation.
«Ça me créait des doutes. Peut-être que sans le vouloir, j’ai laissé transparaître ce manque de confiance à mon staff hockey. Ça partait d’en haut de l’organisation, mais ça a fini par se refléter sur les joueurs. Le hockey, c’est un sport, mais aussi un art, de la créativité et de l’instinct. Tu ne peux pas être créatif et instinctif quand tu joues dans l’insécurité.»
Le moment où ce congédiement est survenu, à la veille des séries plutôt qu’après l’élimination du club, a également valu des critiques au conseil d’administration. Ricard a toutefois tenu à préciser que c’est lui qui a précipité les choses en devinant ce qui se tramait en coulisse.
«Depuis plusieurs semaines, je sentais des choses. Je suis un gars de feeling, alors j’ai demandé à Stéphan Leblanc (vice-président hockey) d’aller discuter de la situation. J’espérais me faire rassurer, mais au contraire, mon feeling était le bon. Il a eu le courage de m’avouer que le c.a. se dirigeait vers un changement. Rendu à ce point, c’était impossible de continuer. C’est pourquoi le c.a. est passé à l’action ce lundi-là», raconte celui qui prévoyait descendre derrière le banc pour appuyer Jean-François Grégoire pendant la série contre les Huskies.
Profondément blessé, Ricard est passé par toute la gamme des émotions dans les jours suivant cette mise à pied.
«Sur le coup, je me suis senti délivré de ce sentiment d’insécurité qui m’habitait. Mais j’ai vite pris conscience que c’était fini. Je suis allé vider mon bureau samedi, puis la dernière partie s’est jouée mercredi. Et là, je vis un gros deuil. Un très gros deuil», confie-t-il, l’émotion dans la voix.
À lire également :
Des fiertés… et des déceptions