HOCKEY. Le rideau est tombé sur l’un des plus tristes et des plus étranges épisodes de l’histoire des Voltigeurs. Vaincue 7-3 par les Huskies, mercredi soir, devant une maigre foule de 1694 spectateurs au Centre Marcel-Dionne, la formation drummondvilloise a été balayée en quatre parties au premier tour des séries.
Dans un scénario devenu familier, les troupiers de Jean-François Grégoire n’auront tenu le coup que durant une seule période avant de s’écrouler devant la force de frappe d’un adversaire en mission. Décimés, indisciplinés et résignés, les Rouges auront été déclassés 33-4 au chapitre des buts dans cette série qui n’est pas sans rappeler le calvaire pathétique subi par les Maineiacs au printemps 2009.
«On affrontait toute une machine de hockey. C’était un méchant défi, mais les gars ont essayé. À cinq contre cinq, on a tenu le coup, mais leur avantage numérique est dévastateur. C’est l’un des meilleurs que j’ai vu ces dernières années. On aurait voulu éviter le banc des punitions, mais ils étaient plus vites que nous. En troisième période, les gars voulaient finir ça sur une bonne note. Ils ont continué à se battre et ils se sont amusés», a lancé Jean-François Grégoire.
«On ne se cachera pas que la perte de notre gardien numéro un a changé l’allure de cette série. Le premier match a laissé des traces. Par la suite, le même scénario se répétait. On commençait bien, mais on perdait confiance en deuxième période. Avec Dumont-Bouchard devant le filet, on aurait pu y croire plus longtemps», a ajouté le pilote recrue.
Ayant pris les guides de l’équipe en janvier, Grégoire aura connu une fin de saison pour le moins mouvementée.
«J’ai adoré notre mois de février. Les gars étaient intenses et dédiés. Ils y croyaient. Par après, on a connu une baisse de régime difficile à expliquer. Pour ma part, j’ai acquis beaucoup d’expérience. J’ai adoré le contact avec les joueurs. Les gars ont vu que j’étais un coach de rigueur. J’aimerais continuer à mettre mon étampe sur cette équipe dès le premier jour du camp la saison prochaine.»
Une fierté perdue
De son côté, le capitaine Joey Ratelle semblait franchement soulagé à l’issue de cette élimination. «On savait que ce ne serait pas facile contre une aussi grosse offensive. Le score ne reflète pas la série. On jouait bien pendant la première et la troisième période, mais on était indisciplinés pendant la deuxième. Leur avantage numérique a été mortel. Maintenant que c’est fini, on repart à neuf. On a un gros été de préparation devant nous si on veut arriver prêts au camp. On se fie beaucoup sur nos jeunes», a lancé le vétéran de 19 ans, qui a été blanchi dans cette série.
Quant à Frédéric Aubé, il a confié avoir été atteint dans sa fierté d’athlète. «C’est la meilleure équipe que j’ai vue en trois ans dans la LHJMQ. Ils sont gros, forts et ils patinent. Tu ne peux pas te permettre la moindre erreur, parce qu’ils en profitent aussitôt. Avec d’aussi gros pointages, c’était dur de garder le moral, mais les gars ont continué de travailler jusqu’à la fin. On devait le faire pour nous et pour nos partisans.»
Le défenseur de 19 ans a d’ailleurs tenu à remercier les fans drummondvillois, qui ont applaudi les joueurs au terme de la série lors des ultimes salutations au centre de la patinoire. «Ce sont des vrais, les meilleurs de la ligue. Les temps ne sont pas faciles pour les Voltigeurs, mais Drummondville est une vraie ville de hockey. Je suis excité de revenir ici l’an prochain. On a un bon groupe de vétérans et je suis convaincu qu’on va connaître une bien meilleure saison.»
Des Huskies sobres
Dans le camp des Huskies, qui ont célébré leur triomphe avec une grande sobriété, Gilles Bouchard n’a pas caché son malaise devant l’allure de cette série.
«Ce fut une série bizarre. Le spectacle en a souffert. Pour nous, c’était important de ne pas les prendre à la légère. Dès le premier match, on a mis la table en sortant très fort chez nous. On ne leur a jamais donné de chance. En même temps, on a su rester humble et respecter l’adversaire. Dans l’ensemble, les Voltigeurs ont su éviter les débordements de frustration», a souligné l’entraîneur-chef et dg des Huskies.
Dominant, Timo Meier a réussi un tour du chapeau en l’espace de cinq minutes en deuxième période. Anthony-John Greer, Martins Dzierkals, Nikolas Brouillard et Gabriel Fontaine ont également touché la cible pour les Huskies, auteur de quatre buts via l’attaque massive.
En fin de match, l’avantage numérique a permis aux Voltigeurs d’éviter le record de la LHJMQ pour le moins grand nombre de buts dans une série. Frédéric Aubé, Nicolas Beaudin (son premier en carrière) et Alex Barré-Boulet ont déjoué Samuel Harvey.
Dans les dernières minutes de la série, Tristan Bérubé a cédé sa place à Céderic Godbout-Parent, qui a ainsi pu faire ses débuts dans la LHJMQ.