Des livres d’histoires particuliers créés à L’Avenir

Des livres d’histoires particuliers créés à L’Avenir
Angèle Bernier n'est pas peu fière de son premier livre. 

LANGAGE. C’est en cherchant un moyen d’amener son fils Alexy à prendre plaisir aux exercices d’orthophonie que la L’Aveniroise Angèle Bernier a trouvé une façon intéressante et originale de rendre la pratique des mots stimulante. En janvier dernier, elle a lancé un premier livre d’histoires orthophonique d’une série d’au moins dix publications.

Se voulant un outil d’aide à l’orthophonie et de pré-lecture, ces livres qui s’adressent aux enfants de trois ans à huit ans leur permettront de prendre plaisir à la lecture en plus de leur faire pratiquer la prononciation de plusieurs mots dans différents contextes.

«Je ne veux pas qu’on pense que je veux essayer de remplacer les orthophonistes, loin de là, car ils sont importants. Ça donne seulement un moyen aux parents de faire pratiquer leur enfant», soutient Mme Bernier qui a sa propre maison d’édition, Les Éditions Angèle Bernier, depuis octobre 2015.

Le premier livre La vie d’Alexy… une aventure!, paru le 15 janvier, contient sept courtes histoires partageant la vision d’un petit garçon de cinq ans qui voit la vie comme une aventure. Précisément, l’enfant pourra apprendre 82 mots différents à teneur orthophoniques illustrés par des images dynamiques créées par Mme Bernier. Les mots sont basés sur la série CVCV (consonne-voyelle-consonne-voyelle) travaillée avec les orthophonistes. Le pronom personnel «je» et les déterminants «un» et «une» sont aussi mis de l’avant.

«Afin que ce soit bénéfique, je me réfère à un guide couvrant tous les aspects orthophoniques. Par contre, je ne me limite pas seulement qu’aux mots issus du vocabulaire orthophonique parce que selon moi, les histoires seraient plates», souligne celle qui porte plusieurs chapeaux pour ce projet, en faisant savoir que chacun de ses livres sera axé sur des difficultés précises.

À ses dires, le premier livre a déjà commencé à faire ses preuves auprès d’enfants en difficulté orthophonique ainsi que pour ceux qui en sont à la pré-lecture et la lecture.

«Jusqu’à maintenant, les commentaires que j’ai reçus sont très positifs. La majorité des personnes me disent qu’après une première lecture, les enfants se souviennent des mots», indique-t-elle, fièrement.

Le prochain livre, prévu pour la mi-avril, sera axé sur les sons les plus difficiles à prononcer, tels que «k» et «g». Les histoires traiteront encore de sujets aussi diversifiés (pirates, trains, rock star, etc.), toujours amenés selon la vision d’un enfant de cinq ans, notamment Alexy, le personnage principal.

«Un pas de géant»

Alexy, le fils de Mme Bernier, est né avec un trouble d’intégration sensoriel, un dysfonctionnement cérébral important entraînant une perception erronée des stimuli visuels, auditifs ou tactiles dans l’environnement.

«Ça touche donc plusieurs parties du corps. Mon fils, lui, c’est sa tête qui est la plus touchée. Cela a fait des répercussions sur les muscles de sa bouche. Cela lui cause des retards de langage et il a de la difficulté à manger», précise-t-elle.

Après avoir consulté en vain un orthophoniste après des mois d’attente, Mme Bernier a fait appel au Centre de réadaptation Interval au début de l’année 2015.

«Pour Alexy, les rencontres avec l’orthophoniste ne furent pas un succès. Son trouble faisait en sorte qu’il se désintéressait assez rapidement puisque l’orthophoniste s’adressait beaucoup à moi. Il manquait d’attention. À l’été 2015, il a commencé à être suivi à InterVal. On a vu de petits résultats, mais ce n’était pas suffisant. On s’est dit qu’il fallait trouver un moyen de l’intéresser à l’apprentissage des mots sans trop que ça soit une tâche. De là est venue l’idée de lui construire moi-même une histoire», raconte-t-elle.

Les résultats ont été probants. Selon la maman, son fils a rapidement été capable de construire des phrases correctement.

«En seulement une semaine à passer à lire la première histoire, Alexy avait fait un pas de géant. L’orthophoniste était impressionnée», confie-t-elle, les yeux brillants, en ajoutant que «maintenant, il parle comme un enfant de son âge».

Voyant ainsi sont intérêt d’en avoir encore davantage, une deuxième, puis une troisième histoire sont nées. Après un test réussi auprès d’enfants d’un service de garde de Saint-Jean-sur-Richelieu, où travaille sa sœur, Mme Bernier a finalement entrepris la conception du premier numéro.

«Alexy m’alimente beaucoup sur l’idéation. Lorsque mon premier jet est écrit, je lui lis et il m’apporte ses commentaires», affirme-t-elle.

Bref, Mme Bernier avoue s’être lancée dans une belle aventure qui sera bénéfique non seulement pour son fils, mais aussi pour bien des enfants.

Il est possible de se procurer le livre en se rendant au http://editions-angele-bernier.simplesite.com.

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