CRÉATIVITÉ. Quatre-vingt-deux artistes de partout au Québec invitent le public à découvrir leurs œuvres tout le week-end aux Promenades Drummondville à l’occasion du 21e Symposium des arts UV Mutuelle de Drummondville, où l’originalité, la créativité, la beauté et le talent sont au rendez-vous.
Le volet spécial La magie de l’art naïf à travers le monde» attirera certainement les visiteurs par les couleurs vibrantes utilisées et les sujets fantaisistes exploités. Issue d’une collaboration avec la Galerie d’art Jeannine Blais de North Hatley et du Musée international d’art naïf de Magog, cette exposition est composée de près de 25 tableaux d’art naïf créés par des artistes provenant du Canada, de la France, de la Roumanie, de Haïti, de la Chine, du Brésil, de l’Italie ainsi que de l’Afrique du Sud sont exposés.
Mais qu’est-ce que l’art naïf?
L’une des principales caractéristiques plastiques consiste en un style pictural figuratif ne respectant pas, volontairement ou non, les règles de la perspective sur les dimensions, l’intensité de la couleur et la précision du dessin. Le résultat, sur le plan graphique, évoque un univers d’enfant, d’où l’utilisation du terme "naïf".
«Ce sont des artistes qui n’ont pas la formation des créateurs classiques. Le mot a été utilisé pour la première fois à l’époque du peintre Douanier Rousseau. Celui-ci voulait faire de la belle peinture comme les peintres classiques, mais n’avait pas la formation. Cela ne l’a pas empêché de faire des expositions et a intéressé des artistes comme Picasso. Un jour, un journaliste a utilisé le terme "art naïf" pour décrire certaines de ses oeuvres et ç’a resté depuis», explique Michel Forest, directeur du Musée international d’art naïf de Magog, en soulignant que certaines personnes préfèrent plutôt utiliser le terme primitif.
Au dire de celui-ci, les naïfs sont en général des raconteurs
«Ils partent souvent d’une légende, d’un conte ou bien d’un souvenir pour créer leurs œuvres. Ils nous amènent souvent dans un univers plaisant et agréable. Ils sont fantaisistes», précise-t-il.
«D’autres vont illustrer de vieux métiers, une époque précise ou bien de vieilles traditions. Les artistes naïfs sont en train de bâtir une mémoire visuelle de choses qu’on appelle patrimoine matériel. Par exemple, Marcel Dargis (artiste de Trois-Rivières), avec ses 40 années d’expérience et ses 750 tableaux à son actif, va nous laisser une page d’histoire inestimable. Il a contribué à mieux faire connaître la période qu’on appelle "La Grande Noirceur"», poursuit-il.
Artiste invité et prix
D’autre part, l’artiste invité est Clarence Bourgoin, peintre figuratif originaire de Saint-Léonard au Nouveau-Brunswick. Il illustre à sa façon des paysages qu’il a observés de plusieurs régions du Québec, du Nouveau-Brunswick, de l’Île-du-Prince-Édouard et des Îles-de-la-Madeleine.
Encore cette année, les artistes sont dispersés dans deux sites d’exposition, soit à la place centrale des Promenades ainsi que dans quatre locaux situés à proximité de celle-ci. Les visiteurs peuvent donc admirer plus de 1000 œuvres de créateurs qui sont pour la plupart peintres, mais également sculpteurs, maîtres vitrail ou encore photographes.
Soulignons aussi que les visiteurs auront la chance de remporter deux toiles, soit une de l’artiste invité et une de Sophie Lavigne-Uberti à l’achat de billets. Le tirage, au profit du Symposium, sera effectué ce dimanche, à 16 h.
Finalement, la Société Saint-Jean-Baptiste du Centre-du-Québec offrira une bourse de 250 $ à l’un des artistes qui aura créé une œuvre illustrant la mise en valeur de l’histoire, du patrimoine, de l’expression ou de la fierté de la culture québécoise. C’est le public qui désignera l’œuvre gagnante.
L’accès au Symposium est sans frais. Les heures d’ouverture sont les suivantes : jusqu’à 21 h ce soir, de 9 h à 17 h samedi et de 10 h à 17 h dimanche.