Luc Dubois et ses 2000 disques inusités

Luc Dubois et ses 2000 disques inusités

COLLECTION. Le Drummondvillois Luc Dubois est fou des disques, particulièrement les 78 tours et les autres ayant des formes et des vitesses inusitées. Il les collectionne depuis plus de 35 ans, de sorte qu’il compte aujourd’hui plus de 2000 pièces uniques.

«Cette passion pour les 78 tours me vient de ma mère, affirme-t-il. Elle m’a laissé écouter ses disques, que j’ai encore d’ailleurs, dès l’âge de cinq ans. J’ai vraiment développé une passion. Mon rêve à cet âge était d’avoir un gramophone à cornet.»

Ce n’est toutefois qu’à 12 ans que M. Dubois s’est pu offrir ce type d’appareil.

«J’ai économisé et achalé mon père pour qu’il me donne des sous afin d’en avoir un. Aussi, tellement que j’aimais les disques, je faisais du porte-à-porte pour demander des 78 tours. Je revenais chaque fois à la maison avec des brouettes bien pleines. Mes parents étaient découragés!», raconte le passionné en riant.

Le discophile a rendu maintes fois visite à des collectionneurs et des antiquaires pour dénicher des perles rares.

Cylindres, 45 tours, 33 1/3 tours, gramophone pour disques à cornet et à manivelle datant de 1901, phonographe pour cylindres à cornet et à manivelle datant de 1890 et graveur sur lequel il était possible de s’enregistrer sur un 78 tours dans les années 1940 font également partie de son inventaire. Un 78 tours datant de 1897 se retrouve aussi dans sa collection, le plus vieux qu’il possède.

«J’ai aussi un jukebox datant de 1936 et trois autres gramophones à disque et un autre phonographe à cylindre, tous en parfait état de marche», indique-t-il, en précisant que tous ces objets font partie de son quotidien.

Certains de ses «trésors», comme il se plaît à les appeler, sont des souvenirs de voyage. Il a par exemple trouvé par hasard, en France, un 74 tours, un 75 tours, un 76 tours et un 84 tours.

«De plus, en août 2001, je me suis rendu au New Jersey pour aller visiter le Musée du photographe. Là-bas, j’ai eu le privilège d’enregistrer ma voix sur une feuille d’étain, les balbutiements du disque. J’ai pu la rapporter chez moi», partage celui qui aime particulièrement la musique classique.

Comme il s’agit d’une véritable passion et qu’il accumule les pièces par pur plaisir, M. Dubois avoue que jamais il n’a compté la valeur de sa collection. Il se souvient toutefois du plus gros montant qu’il a dû débourser pour une seule pièce.

«J’ai payé 1000 $ pour un de mes phonographes. C’était une aubaine!», souligne-t-il.

Et quels objets font le plus sa fierté? «Je suis particulièrement fier d’un disque de 80 tours du compositeur russe Rachmaninoff, qui a une épaisseur de 5 mm, et de la première version du Ô Canada enregistrée sur un cylindre, en 1907», expose-t-il.

«J’ai aussi la matrice, faite en zinc, d’un des disques du chanteur Marcel Martel. C’est sa femme qui me l’avait offerte», confie le discophile.

Toujours à la recherche de nouveaux objets, M. Dubois espère bientôt pouvoir dénicher une boîte à musique pour jouer les disques en métal.

«Ce type d’appareil provient de la Suisse. Peut-être me faudra-t-il me rendre là-bas pour en trouver une? Je suis également à la recherche d’un orgue de Barbarie», laisse-t-il entendre.

Exposition

Le principal intéressé concède qu’il est de plus en plus difficile de trouver des pièces uniques sur le marché. Se considérant chanceux d’en posséder autant, il a voulu les partager avec les étudiants et enseignants du Cégep de Drummondville où il y travaille à titre d’agent de sécurité. De fait, une exposition retraçant l’histoire de l’enregistrement de la musique est présentée dans la vitrine du Centre d’apprentissage intégré du collège, et ce, jusqu’à la fin mars. La population est d’ailleurs invitée à aller y jeter un coup d’œil.

Autres pièces inusitées

• Cylindre en cire de 1888

• 78 tours fabriqué à Montréal et provenant des industries d’Émile Berliner, l’inventeur du disque plat, dont l’année de brevet date de 1897

• Deux disques en carton datant de la crise économique de 1930

• Cartes postales musicales • Disques pourvus d’un sillon de départ au centre

• Rouleaux pour piano mécaniques

• Supports plus modernes (cassettes huit pistes datant de 1970, mini cd 7,5 cm avec son adapteur de 11,5 cm, cd/dvd, vidéo-disque du film Grease datant de 1990 (l’ancêtre du DVD), etc.)

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