HOCKEY. La voix de Guy Lahaie résonne aux quatre coins du Centre Marcel-Dionne depuis maintenant 20 ans. C’est cette voix au timbre incomparable qui fait vibrer et exulter les partisans des Voltigeurs après chaque but, chaque victoire de leurs favoris.
Vectrice d’expression et d’émotion, la voix de Guy Lahaie vient en quelque sorte apposer un point d’exclamation sur chaque réussite des joueurs drummondvillois.
«Comme annonceur, mon but est de venir prolonger le moment du but. Ce que je veux, c’est que les spectateurs embarquent avec moi. Quand je ressens la foule vibrer, quand j’entends le retour de son, c’est mon salaire», confie celui qui apprécie au plus haut point le contact avec les partisans de l’équipe.
«J’aime recevoir leurs commentaires. Dernièrement, des parents me racontaient que leurs jeunes, en jouant au hockey dans le sous-sol, annonçaient les buts à la saveur des Voltigeurs. Ça m’a fait chaud au cœur.»
Ce rôle d’annonceur-maison, Guy Lahaie l’occupe avant tout pour l’amour du hockey… et la passion de son équipe préférée.
«Je suis d’abord et avant tout un partisan des Voltigeurs. Quand je suis en arrière du micro, je vibre. Pendant un match, il peut même m’arriver de m’emporter, même si je me suis assagi avec les années», relate celui qui, installé entre les deux bancs de punition, a été au centre de nombreuses discussions animées entre joueurs dans le feu de l’action.
Aujourd’hui, la description de tâches de Guy Lahaie n’est toutefois plus la même qu’à ses débuts.
«Mon travail a bien changé. À l’époque, je me chargeais moi-même de l’animation de la foule. Aujourd’hui, c’est beaucoup plus structuré. C’est un vrai travail d’équipe entre l’animateur de foule, le DJ, les responsables de l’écran géant et moi. Tout est synchronisé à la perfection», précise l’homme de 50 ans.
Durant toutes ces années, Guy Lahaie n’a raté qu’une poignée de rencontres des Voltigeurs. À une seule reprise, il a dû être remplacé en plein match, déclarant forfait en raison… d’une extinction de voix!
De la messe au hockey
Ce n’est pas d’hier que Guy Lahaie prend plaisir à divertir le public en prêtant sa voix à divers projets. Dès l’âge de 8 ans, le Drummondvillois prenait déjà le micro pour lire la messe du dimanche, qui était alors diffusée en direct sur les ondes de la radio locale.
«Les gens me disaient qu’ils aimaient m’écouter. Ça m’a encouragé à continuer. Je n’ai jamais étudié en communications, mais de fil en aiguille, je suis devenu calleur de bingo, puis annonceur dans un tournoi de baseball pee-wee», raconte-t-il.
«Puis, vers l’âge de 18 ans, j’ai commencé comme annonceur-maison au Tournoi international de hockey midget de Drummondville. Au début, je faisais seulement les matchs du matin, mais j’ai rapidement pris du galon. J’aimais déjà mettre de l’intonation pour annoncer un but.»
C’est en mars 1985 que Guy Lahaie a été appelé à annoncer un match des Voltigeurs pour la première fois. Assis dans les marches du Centre Marcel-Dionne pour assister au septième match de la série contre les Draveurs de Trois-Rivières, le partisan d’une vingtaine d’années était alors loin de se douter du cadeau qui l’attendait.
«C’était le warm-up quand j’ai entendu qu’on me demandait au banc de l’annonceur. Le responsable des annonceurs des Voltigeurs, qui était aussi mon patron au Tournoi midget, avait aussitôt pensé à moi en apprenant que son annonceur ne pouvait se présenter au match. Pour moi, c’était l’apothéose! L’aréna était plein à craquer. L’ambiance était survoltée. J’avais le trac, mais j’ai foncé. Quelle première expérience!» se souvient-il, en soulignant qu’il s’agissait d’un moment historique puisque les Voltigeurs avaient gagné cette série après avoir perdu les trois premiers duels.
Au fil des dix années suivantes, Guy Lahaie a remplacé ponctuellement les Bernard Gauthier, Yves Samson, Stéphane Tousignant et Jean-Charles Lajoie. C’est finalement en septembre 1996, soit lors de la dernière campagne de Daniel Brière dans la LHJMQ, qu’il est officiellement devenu la voix des Voltigeurs.
Toujours aussi passionné par son rôle, Guy Lahaie a récemment entamé sa 20e campagne dans ce rôle, ce qui représente plus de 700 matchs en saison régulière, mais aussi des milliers de buts, de punitions, d’étoiles… et autant de moments de pure émotion.
LES SECRETS DE GUY LAHAIE…
Son moment le plus mémorable?
La conquête de la Coupe du Président par les Voltigeurs, le 12 mai 2009. «Je me sentais comme à mon premier match, mais avec la Coupe en prime à la fin. En plus, c’était contre les Cataractes, l’équipe que tout partisan des Voltigeurs se plaît à détester!»
Son joueur favori?
Daniel Brière. «Pour ses spectaculaires montées à l’emporte-pièce.»
Son rêve?
Annoncer un match au Centre Bell. «Je suis aussi un grand partisan des Canadiens. Mais pour les besoins de la cause, je serais prêt à annoncer un simple match entre hommes d’affaires!»
Les noms qu’il a pris du plaisir à prononcer?
Éric Perricone, Nicholas Bilotto, Jonathan Roy, Steven Cacciotti, Dmitry Kulikov, Sean Couturier, Jérome Verrier et Michael Carcone. «Les noms européens ou anglophones sont souvent les plus amusants à annoncer. L’intonation que j’y mets est importante, mais aussi le choix d’étirer une lettre dans un nom. Habituellement, ça me vient sous l’impulsion du moment.»