Des citoyens privés du transport adapté

Des citoyens privés du transport adapté

MOBILISATION. Le nombre de personnes handicapées se voyant refuser l’accès au transport adapté dans la région ne cesse d’augmenter. Les fonds pour assurer adéquatement ce service sont nettement insuffisants, selon l’Association des personnes handicapées de Drummond (APHD). Une cinquantaine de ses membres ont manifesté, mardi, au parc de la Paix afin de réclamer une hausse du financement de la part du ministère des Transports du Québec (MTQ).

L’Association a noté une trentaine de demandes refusées cette année.

Au dire de Brigitte Baril, présidente de l’Association, la Ville de Drummondville, qui est mandataire du service, défraie actuellement 34 % du budget annuel attribué à Transport Diligence, soit 14 % de plus que ne l’exige le gouvernement. Elle a indiqué que le mur financier vers lequel se dirige le transporteur est une conséquence du sous-financement du MTQ.

«Le ministère doit céder 65 % du budget. À Drummondville, le pourcentage attribué est de 49 %, ce qui ne respecte par l’ordonnance du Programme d’aide gouvernementale au transport adapté. En plus, nous n’avons eu aucune hausse de financement depuis deux ans», a-t-elle précisé.

«La population étant vieillissante, de plus en plus de demandes sont acheminées au transporteur. Drummondville est aussi l’un des endroits où l’on retrouve le plus de personnes en fauteuil roulant par rapport à la population en général. Il faut également se le rappeler, plusieurs de ces citoyens doivent composer avec un faible revenu et le transport adapté se révèle être le seul moyen de déplacement envisageable. Compte tenu de tout ça, il est important que le Ministère prenne ses responsabilités financières», a-t-elle soutenu, indiquant que la Ville a clairement mentionné qu’elle n’investirait pas davantage.

Les Drummondvillois sont d’ailleurs invités à signer, d’ici le 2 décembre, une pétition déposée sur le site de l’Assemblée nationale du Québec au www.assnat.qc.ca/fr/exprimez-votre-opinion/petition/Petition-5525/index.html.

Isolement

Mme Baril a insisté sur le fait que «sans transport, la vie sociale de la personne handicapée est grandement atteinte. Peu à peu, elle se retrouve contrainte de s’isoler». Ces citoyens comptent souvent sur ce service pour aller à l’école, au travail ou bien pour se rendre à un rendez-vous médical. André Gauthier est l’un de ceux qui a éprouvé des difficultés à obtenir un déplacement à un moment ou à un autre.

«Lorsque j’habitais près de l’Autodrome, on refusait souvent de venir me chercher parce que j’habitais trop loin. Je suis déménagé près du Dauphin, je croyais donc ne plus avoir de bâtons dans les roues, mais non. Récemment, je voulais me rendre à Saint-Nicéphore pour un rendez-vous pour mes yeux, mais on m’a indiqué que ce ne serait pas possible, car l’endroit n’était pas situé dans la zone de déplacement. Je suis un peu découragé. Ma femme travaille, donc je ne peux pas toujours compter sur elle. Je suis conscient toutefois que ce n’est pas la faute du transporteur, mais que c’est toujours une question de sous», a commenté celui qui a une limitation visuelle.

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