L’orthographe de la ministre Francine Charbonneau

L’orthographe de la ministre Francine Charbonneau
Tribune libre

En ce début d’année scolaire, les faux pas orthographiques de la ministre de la Famille et de la Lutte contre l’intimidation me donnent une opportunité parfaite pour continuer de mettre de l’avant ma conception de la communauté éducative.

Dans un récent courriel qu’elle faisait parvenir à Mme Marguerite Blais, Mme Charbonneau laissait filer davantage que des fautes d’inattention.

Même si les lettrés de notre société ont fait des gorges chaudes en se livrant à une escalade de propos dénonciateurs, je suis persuadé qu’une trop large part de la population considère qu’il s’agit d’une tempête dans un verre d’eau, comme l’expose le commentaire un peu décevant de notre premier ministre.

Je ne crois malheureusement pas que la qualité de l’orthographe soit une valeur véhiculée par la majorité des foyers québécois et j’ose dire celle des foyers de notre MRC.

Ici, bien plus que de remettre en question les méthodes d’enseignement, la ministre fournit une illustration des carences de toute une société.

Ainsi, l’élève que l’école invite à écrire sans fautes, est-il suffisamment sensibilisé et stimulé par son entourage à cet égard? Retrouve-t-il assez d’échos dans son environnement pour comprendre que la qualité de son orthographe n’est pas qu’une lubie de ses enseignants?

J’ai peur de la réponse que l’on pourrait fournir à cette question.

Dans mon entendement, une communauté «éducative», accorde une importance primordiale au fait d’apprendre. Elle ne donne pas le choix à ses concitoyens «élèves» de comprendre, notamment, que le bon apprentissage du français est une chose nécessaire.

Si, dès qu’il sort du périmètre scolaire, l’élève ne perçoit pas les signes de l’importance de ce qu’il apprend en classe, il ne peut en saisir la signification et ne s’y investit qu’à moitié. C’est néfaste pour notre société lorsque l’ignorance grossit ses rangs.

L’entourage de l’élève doit inviter ce dernier à soigner son orthographe que ce soit dans ses «textos», ses publications sur les réseaux sociaux ou les petits mots qu’il laisse sur la table de la cuisine pour signaler «qu’un tel a appelé et qu’il demande à être rappelé».

Chaque citoyen a sa place dans la communauté éducative, car chaque citoyen connait ou côtoie un élève en manque de soutien.

Ceci ne veut pas dire que l’école ne doit pas améliorer ses approches pédagogiques ou que certains enseignants et autres intervenants de notre commission scolaire soient sans reproches, mais ma quête en éducation est celle du partage des responsabilités.

– Jean-François Houle, président de la Commission scolaire des Chênes

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