SAINT-LUCIEN. Si tous les chemins mènent à Rome, aucun ne semble mener à Saint-Lucien, à en voir les affiches indiquant les sorties d’autoroute sur la 20.
Les élus de ce village voisin de Saint-Cyrille-de-Wendover déplorent cette situation. La Municipalité a donc déposé, en avril, une demande d’affichage auprès du ministère des Transports (MTQ) pour que la municipalité soit indiquée à la sortie de Saint-Cyrille ou à celle de Sainte-Brigitte-des-Saults. La requête a été refusée. La mairesse de Saint-Lucien, Suzanne Pinard Lebeau, mentionne qu’aucune justification n’était accompagnée avec la lettre de refus. La direction générale a ainsi été mandatée pour aller recueillir plus d’informations auprès du MTQ.
«On ne comprend pas pourquoi on n’aurait pas le droit d’être affiché sur la 20. On a quand même trois grosses cannebergières et on a Vert-Médical», commente la mairesse en comparant leur situation à celle de Saint-Félix-de-Kingsey, qui, elle, est affichée. «On a droit à autant de visibilité que n’importe quelle autre municipalité», poursuit Mme Pinard Lebeau.
Celle-ci estime qu’une indication vers Saint-Lucien pourrait notamment faciliter le travail des camionneurs qui doivent se rendre aux cannebergières.
Saint-Lucien compte plus de 1500 âmes. La très grande majorité des municipalités au sein desquelles la population est équivalente ou en nombre inférieur dans la MRC de Drummond, dont Saint-Bonaventure, Notre-Dame-du-Bon-Conseil, Sainte-Brigitte, Saint-Majorique, Saint-Edmond, L’Avenir, Lefebvre, Durham-Sud et Saint-Eugène, sont toutes présentes sur au moins une affiche des autoroutes 20 ou 55. Saint-Félix-de-Kingsey, qui compte une cinquantaine de résidents de plus que Saint-Lucien, mais qui est située plus loin de l’autoroute Jean-Lesage, figure aussi sur un panneau d’affichage. Selon nos observations, outre Saint-Lucien, le seul village qui n’est pas présent sur une affiche est Saint-Pie-de-Guire, qui compte moins de 450 habitants et qui est situé aux limites de la MRC.
Le MTQ s’explique
«Notre mission est de permettre aux usagers de la route d’atteindre leur destination par le meilleur itinéraire possible et de façon la plus prudente possible», commente d’entrée de jeu le porte-parole du ministère des Transports pour la Mauricie-Centre-du-Québec, Jean Lamarche. Celui-ci explique que le choix des municipalités affichées sur les panneaux repose sur une grille de calculs qui comprend plusieurs critères.
Il ajoute que les indications s’adressent particulièrement aux gens qui ne connaissent pas la région. «Les destinations qu’on choisit sont des repères. Elles ne sont pas des outils promotionnels», poursuit-il.
«L’ajout de l’indication de Saint-Lucien a été analysé et dans les deux cas (l’une ou l’autre des sorties qui mènent au village), ce n’était pas justifié». M. Lamarche fait notamment savoir que l’indication de Saint-Lucien à la sortie de Sainte-Brigitte aurait eu pour effet d’acheminer le trafic vers le 9e rang Wendover, qui est une artère interdite au camionnage.
Parmi les critères du Ministère
-La municipalité doit figurer sur la carte routière du Québec
-La destination doit être indiquée afin de diriger l’usager vers le meilleur chemin possible
-Si possible, les municipalités affichées doivent être situées de chaque côté de l’autoroute (Par exemple, à la sortie 185, Baie-du-Febvre d’un côté et Saint-Félix-de-Kingsey de l’autre)
-La population
-Le nombre d’emplois
-L’offre d’hébergement en fonction de la distance
