Sintra et Pavage Drummond soupçonnées d’avoir gonflé les prix, selon le BCC

Sintra et Pavage Drummond soupçonnées d’avoir gonflé les prix, selon le BCC
Les travaux s'échelonnent sur deux jours.

DRUMMONDVILLE. Sintra, qui obtient régulièrement des contrats de la Ville de Drummondville, et 17 autres entreprises spécialisées dans l’asphaltage, dont Pavage Drummond, sont soupçonnées par le Bureau de la concurrence du Canada de s’être partagé les contrats publics du ministère des Transports du Québec (MTQ) et de certaines municipalités pendant près de 30 ans, a dévoilé La Presse récemment.

Ce cartel, qui aurait sévi dans plusieurs régions dont le Centre-du-Québec, aurait permis, de 1982 à 2011, de gonfler artificiellement les prix et truqué les appels d’offres auxquels ils répondaient, tant du côté du MTQ que de certaines municipalités. Le quotidien dit avoir mis la main sur un document judiciaire au terme de démarches devant les tribunaux.

Ainsi, une déclaration fait sous serment par le Bureau de la concurrence du Canada (BCC) nous apprend qu’il y aurait deux types d’ententes entre les parties: le partage des contrats d’asphalte en termes de tonnage et le partage des territoires, «c’est-à-dire [que] l’entrepreneur dont les installations sont situées près de l’endroit où le contrat sera exécuté obtient le contrat».

Sintra, qui a un bureau régional à Notre-Dame-du-Bon-Conseil, serait, selon La Presse qui cite le BCC, «le joueur ayant remporté la plus grande part des contrats d’une valeur de 1,645 milliard de dollars, soit 10,6 % de l’ensemble des contrats de construction du MTQ (ministère des Transports du Québec)».

À la Ville de Drummondville, la direction ne fera aucun commentaire, «la Ville n’étant pas partie prenante dans cette affaire», a expliqué le directeur des communications Maxime Hébert Tardif, qui a ajouté : «La Ville a toujours respecté les règlements dans l’adjudication des contrats dans ses appels d’offre».

Il a été possible de savoir que Sintra a obtenu depuis le début de l’année 2015 des contrats d’une valeur de 3,9 millions de dollars. Et pour 2014, les chiffres sont semblables.

On se rappellera le témoignage de Gilles Théberge, ancien cadre de Sintra, devant la commission Charbonneau, qui avait affirmé que «lorsque les contrats sont en libre concurrence, les profits bruts sont entre 4 et 8 % et lorsqu’ils sont en harmonisation, ceux-ci pourraient aller jusqu’à 30 %».

Les appels téléphoniques logés par L’Express aux bureaux des deux entreprises n’ont pas été retournés.

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