«C’était l’enfer!»

«C’était l’enfer!»
La structure

DRUMMONDVILLE. À la lumière du jour, ce qui reste de l’immeuble rasé par les flammes donne une idée de l’enfer qu’ont vécu la nuit dernière les quelque 40 résidents du 100, avenue des Merisiers, dont trois, selon une estimation non officielle, n’en seraient pas sortis vivants.

Lors d’un point de presse jeudi matin, Aurélie Guindon, porte-parole de la Sûreté du Québec, n’a pas confirmé le nombre de décès, ni combien d’occupants manquaient toujours à l’appel. Les rumeurs parlaient d’une demi-douzaine de personnes introuvables.

«Nous sommes à la recherche des gens qui pourraient nous dire qu’ils étaient absents de leur logement au moment de l’incendie. Ils sont invités à communiquer avec nous au 1 800 659 4264. Les témoins peuvent également se manifester à ce numéro», a fait savoir la sergente Guindon, précisant que plusieurs sinistrés avaient été transportés à l’hôpital alors que d’autres avaient été pris en charge par la Croix-Rouge. Comme d’habitude, le SIUCQ est intervenu rapidement pour prêter main forte aux pompiers, policiers et ambulanciers sur place.

Quant aux causes du brasier, «nous en saurons davantage lorsque nos techniciens en incendie pourront accéder à l’intérieur du bâtiment, ce qui n’est pas sécuritaire pour le moment», a-t-elle ajouté.

De la Ville de Drummondville, plusieurs représentants étaient présents depuis tôt le matin, notamment le directeur général Francis Adam, Sébastien Lépine, chef de cabinet du maire Alexandre Cusson ainsi que Maxime Hébert-Tardif, directeur des communications. George Gagnon, directeur du Service de sécurité incendie, s’est également adressé aux médias.

«L’appel est entré à minuit 39 et nos pompiers sont arrivés à minuit 42. Déjà le feu et la fumée faisaient rage. Les premiers sapeurs arrivés ont débuté l’évacuation, des gens étaient au balcon et criaient. Nous avons pu évacuer des gens par les échelles portatives. L’alarme générale a été donnée et plusieurs de nos confrères des municipalités voisines sont venus en renfort, dans le but d’assurer une présence en cas que surviennent d’autres incendies ailleurs sur notre territoire. En tout, une cinquantaine de pompiers ont été déployés», a mentionné M. Gagnon, qui a dû reconnaître qu’il s’agissait d’une structure fragile.

«Je ne connais pas la cause pour le moment, mais il y a eu une propagation rapide. Cela est peut-être dû à un courant d’air ou à une matière hautement inflammable», a-t-il conjecturé.

Selon des témoins, il semble qu’un feu de friture serait à l’origine de cet événement dramatique. Des résidents de l’immeuble de la rue des Saules sont également sortis pour venir en aide à leurs voisins. Selon le concierge Bernard Leblanc, des gens, et en particulier un homme qu’il n’a pas voulu identifier, ont aidé à évacuer des sinistrés. «C’était l’enfer. J’en ai vu au moins deux sauter par la fenêtre, a-t-il mentionné. Ce ne sont pas des gens riches qui vivaient là et je suis certain qu’ils n’avaient pas d’assurance. Ils ont tout perdu».

Les 42 résidents de l’immeuble de la rue des Saules ont été évacués à leur tour vers 3 heures du matin, en raison de la fumée. Certains de leurs proches, incapables de les joindre, croyaient que c’était leur édifice qui était en feu. Ils ont pu réintégrer leur logis tôt ce matin.

Les autorités ne pouvaient dire combien de ces sinistrés auront besoin d’être relogés ou d’être aidés pour obtenir des biens de première nécessité.

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