THÉÂTRE. La pièce «Les Taouins» présentée en grande première au théâtre du Coq de Sainte-Perpétue nous plonge dans un univers complètement loufoque.
Jouant toujours dans le registre de l’absurde, elle emprunte même des notions au burlesque pour nous faire rire que ce soit par le côté extravagant de quelques personnages ou par des prestations musicales qui entrecoupent les scènes.
Un peu comme il l’avait fait à l’origine avec «Pour faire une histoire courte», la troupe du Coq à l’âme nous offre une pièce complètement éclatée. C’est-à-dire qu’elle n’a pas nécessairement de progression entre le début et la fin comme une pièce traditionnelle.
Ce sont plutôt une rafale de sketchs qui mettent en scène des situations et des comportements de tous les jours qu’entraîne notre surconsommation. On en est quitte pour plusieurs éclats de rire, mais également pour une bonne réflexion!
Comme pour plusieurs personnes que vous connaissez, ou pas, les personnages sont prêts à tout pour dépenser, pour économiser ou avoir une garantie, mais ils oublient souvent l’essentiel.
Un accro des réseaux sociaux qui ne peut pas manger sans photographier son assiette; une vieille dame qui préfère garder ses affaires intactes plutôt que voir ses petits-enfants; un couple fier de leurs photos de voyage où il ne se passe rien; ou une voisine prête à échanger un bébé contre une automobile sont quelques exemples de la quarantaine de personnages qui s’entrecroisent sur scène.
Pour se glisser dans la peau d’un à l’autre en si peu de temps, les acteurs font d’ailleurs preuve de belle polyvalence. L’extravagance de Charlie Jutras et le sens de la mimique et du timing de Guillaume Pelletier sont encore une fois au rendez-vous.
Cette année, ils ont l’aide de deux nouveaux visages que l’on découvre pour la première fois à Sainte-Perpétue. Jean Dutler, qui vient de graduer de l’École de Clown, est excellent dans son rôle de soutien avec ses mimes, sa musique ou son langage souvent incompréhensible. De son côté, Ariel Charest crève la scène avec son bagage en danse, un jeu diversifié et des répliques souvent cinglantes!
La mise en scène est aussi réussie pour rendre un peu plus cohérent ce ramassis de situations qui nous démontrent le non-sens de certains comportements au quotidien.
Le décor, qui est semblable à une pièce de débarras ou une montagne de «serpuariens», permet aux comédiens de passer allègrement d’un objet à l’autre. Tandis que le caractère quétaine des costumes participe au comique de certains personnages.
Comme on le dit souvent: une image vaut mille mots! C’est pourquoi l’utilisation de montages-photos montrant les effets pervers de la consommation et de l’exploitation de nos ressources pour entrecouper certaines scènes est très à propos.