DRUMMONDVILLE. Enseignante au Cégep de Drummondville, Katherine Girard propose un vibrant témoignage dans un livre troublant sur la dure réalité d’un avortement tardif.
Katherine Girard enseigne au Cégep de Drummondville et évolue dans le Département de littérature et communication de cette institution. Il y a quelques semaines, elle a lancé un récit intitulé «L’Enfant d’avril», un vibrant témoignage dont la préface est signée par Pierre Lavoie.
Ce récit, publié aux éditions JCL (collection Témoignage), se penche sur la triste réalité des maladies héréditaires récessives et les conséquences extrêmement graves et déchirantes qu’elles entraînent immanquablement.
Katherine Girard y raconte, de façon saisissante, la décision impensable et improbable qu’elle et son conjoint Dave ont eu à prendre, celle de vivre un avortement provoqué à plus de 20 semaines de grossesse.
C’est assez rapidement que le couple, déjà parent d’une fillette, a su que quelque chose clochait dans les données médicales liées à la grossesse de Katherine. C’est une amniocentèse qui permettra aux médecins de poser un diagnostic final : le foetus est atteint de tyrosinémie. Le choc est brutal, d’autant plus que Katherine et Dave constatent alors qu’ils sont en quelque sorte responsables de ce grand malheur.
Tous deux originaires du Saguenay-Lac-Saint-Jean, ils apprennent qu’ils sont chacun porteur du gène de cette maladie rare, faisant partie des cinq maladies génétiques avec lesquelles cette région du Québec est aux prises. Ces maladies héréditaires récessives sont les suivantes : l’acidose lactique, l’ataxie de Charlevoix-Saguenay, la fibrose kystique, la neuropathie sensitivo-motrice et la tyrosinémie.
Le diagnostic tombé, les lendemains sont encore plus difficiles. Manque criant d’information, isolement, honte, souffrance, incompréhension, culpabilité, colère… le couple devra faire face à la pire décision qui soit.
Aider les autres
Katherine Girard souhaite que son récit puisse venir en aide aux autres, et c’est la raison pour laquelle elle a persévéré dans l’écriture.
«Personne ne devrait avoir à affronter une situation semblable à celle que j’ai vécue. […] Je veux donc sensibiliser les gens aux maladies héréditaires récessives présentes au sein de la population du Saguenay-Lac-Saint-Jean et à l’importance du dépistage génétique précoce», dit-elle.
C’est donc un récit touchant et troublant qu’a écrit la jeune enseignante, aujourd’hui maman d’une deuxième fille qui a été épargnée par la maladie.
«Le plus difficile, c’est de passer devant la salle d’attente gorgée de femmes enflées de vie et de bonheur, alors que dans son propre utérus flotte un bébé mort», donne-t-elle à entendre.
Katherine Girard a lancé son livre il y a quelques semaines. L’argent amassé avec la vente de ce livre sera entièrement versé à la Corporation de recherche et d’action sur les maladies héréditaires (CORAMH).