HOCKEY. D’un côté, Charles-David Beaudoin et l’Océanic. De l’autre, Jérome Verrier et les Remparts. Deux athlètes de caractère, deux puissantes formations aux grandes ambitions, mais une seule certitude : un Drummondvillois soulèvera la Coupe du Président au terme de cette bataille… en guise de prélude au grand rendez-vous de la Coupe Memorial.
Sacrifiés par les Voltigeurs dans leur grand virage jeunesse de l’hiver dernier, Beaudoin et Verrier ont été ralentis par diverses blessures en cours de route, mais ils s’approchent lentement du but ultime. Chacun à leur manière, les deux guerriers de 20 ans contribuent aux succès printaniers de leur équipe respective, qui a d’ailleurs payé un prix élevé pour arracher leurs services.
Chez l’Océanic, Beaudoin est demeuré sur les lignes de côtés durant la première ronde face aux Tigres, mais il a ensuite aidé son équipe à écarter les Olympiques et les Foreurs. L’ancien capitaine des Voltigeurs s’apprête maintenant à vivre les moments les plus intenses de sa carrière junior en finale de la Ligue de hockey junior majeur du Québec.
«Je savoure le moment présent, car je sais que j’en suis à mes derniers miles dans le junior. Mais honnêtement, on est tellement concentrés sur notre objectif qu’on ne se laisse pas emporter par les émotions. Notre équipe est en mission», a commenté Beaudoin à la veille de la finale.
«Plus les séries avancent et plus on est confiants en nos moyens. L’équipe a pris son erre d’aller. On a beaucoup de profondeur et chacun met l’épaule à la roue, ce qui donne de beaux résultats jusqu’ici.»
Derrière eux, Beaudoin et l’Océanic peuvent compter sur la présence rassurante de Louis-Philip Guindon. Au sommet de son art, l’ancien portier des Voltigeurs est invaincu en neuf décisions depuis qu’il a pris la relève de Philippe Desrosiers. Ses trois jeux blancs, sa moyenne de 1.12 et son efficacité de 0.951 % ont de quoi impressionner.
«Comme à Drummondville, Louis-Philip donne beaucoup confiance à son équipe. C’est un battant et un travailleur acharné qui ne ménage pas ses efforts chaque fois qu’il saute sur la patinoire. Présentement, il connaît ses meilleurs moments en carrière. Il récolte ce qu’il a semé», a fait valoir Beaudoin.
Au sein d’une brigade défensive expérimentée, Beaudoin joue un rôle plus discret qu’à Drummondville, mais tout aussi crucial.
«Après une absence de deux mois, ça m’a pris quelques matchs pour retrouver mon rythme en deuxième ronde. Je garde mon jeu simple. Dernièrement, on m’a ajouté des responsabilités sur l’avantage numérique, mais je dois dire que je prends beaucoup de plaisir à mener la vie dure aux attaquants adverses», a-t-il expliqué.
«Globalement, notre équipe retire beaucoup de fierté à jouer de façon étanche en défensive. On sait qu’on a beaucoup de punch en attaque, alors si on est solide défensivement, on améliore nos chances de succès.»
Dans le camp des Remparts, Jérome Verrier connait aussi de bons moments. Une blessure l’a toutefois empêché de participer au dernier match de la demi-finale. «En fin de saison, les blessures m’ont ralenti, mais depuis le début des séries, je me sens en pleine forme. J’ai repris mon rythme de croisière», a affirmé Verrier, en assurant qu’il sera à son poste au premier match de la finale.
Après avoir difficilement écarté les Screaming Eagles au premier tour, les Remparts se sont rapidement débarrassés des Islanders, puis des Wildcats. «Les gars sont dédiés à la cause et on est confiants en nos moyens. C’est ce qui fait la différence. On impose notre style avec notre jeu rapide et physique. On va devoir continuer de la même façon contre l’Océanic. Il faudra contrôler leur grosse attaque, mais aussi appliquer de la pression sur leur défense.»
Outre Verrier, les Diables rouges misent sur deux autres anciens porte-couleurs des Voltigeurs en Guillaume Gauthier et Nikolas Brouillard, des vétérans âgés de 19 ans. Mine de rien, c’est donc dire que cinq anciens Voltigeurs participeront à cette finale.
«Nikolas est toujours aussi bon en offensive, mais il s’est amélioré en défensive. Dernièrement, les points ne viennent pas autant qu’il voudrait, mais il ne se fait pas battre dans sa zone. Quant à Guillaume, il est plus physique depuis son arrivée à Québec, mais son identité demeure la même. C’est un marqueur naturel qui décoche des tirs au filet dès qu’il en a l’occasion», a souligné Verrier, qui se réjouit également des succès de Guindon.
«Je suis content pour L-P. C’est un compétiteur né. Quand il a été échangé, je n’avais pas de doute qu’il ferait sa place comme numéro un.»
Pas d’amitié sur la glace
À ceux qui croient que la finale de cette année n’aura pas la même saveur puisqu’elle oppose deux équipes déjà assurées de participer au tournoi de la Coupe Memorial, Verrier a lancé le message suivant : «Depuis le début de la saison, on sait qu’on va participer à la Coupe Memorial. On est donc habitués de vivre avec cette réalité. On veut rentrer au tournoi par la grande porte. C’est pareil pour Rimouski. Les deux équipes ont payé très cher pour gagner le gros trophée. Personne ne va donner sa place. C’est pourquoi je suis certain que ça va être une série âprement disputée.»
Après avoir combattu côte à côte durant plus de trois ans dans l’uniforme des Voltigeurs, Verrier et Beaudoin croiseront maintenant le fer en finale de la LHJMQ à compter de mardi soir. Les deux amis n’en font toutefois pas de cas.
«C’est spécial, car depuis l’âge de 17 ans, on se dit qu’on veut gagner la Coupe du Président et la Coupe Memorial. On a presque réussi notre objectif, même si ç’a aura été plus compliqué que prévu. Sur la glace, il n’y a toutefois pas d’amitié qui tienne. On est deux compétiteurs nés. On ne se fera pas de cadeaux», a averti Verrier.
Même son de cloche du côté de Beaudoin. «Aussitôt que la demi-finale a pris fin, on s’est souhaité une bonne finale, mais on n’est plus en contact depuis. On est des amis, mais sur la glace, c’est la guerre. Je me rappelle d’un match contre Québec dans le temps des Fêtes. On était sortis de là amochés tous les deux. Après coup, on s’était rendu compte qu’on s’était blessé l’un et l’autre. Bref, ça ne change rien. On est deux compétiteurs acharnés et comme tout joueur dans cette ligue, on a le même rêve : gagner une Coupe.»
Bélanger contre Bergeron…
La dernière fois que deux Drummondvillois ont croisé le fer en finale de la Coupe du Président, c’était en 2006. Maxime Bélanger et les Wildcats avaient alors eu le dessus sur Pierre Bergeron et les Remparts. Ces derniers s’étaient toutefois vengés en allant gagner la Coupe Memorial sur la glace du Colisée de Moncton.
Charles-David Beaudoin en séries
9 matchs
2 points (0-2)
Différentiel de +7
Jérome Verrier en séries
13 matchs
14 points (6-8)
Différentiel de +8