DRUMMONDVILLE. La Table régionale des organismes communautaires Centre-du-Québec / Mauricie (TROC-CQM) entame sa plus importante campagne de mobilisation et de moyens de pression exigeant du gouvernement libéral l’augmentation du financement à la mission.
En décembre dernier, la TROC avait soumis un plan de mobilisation pour le rehaussement du financement à la mission. C’est près de 1200 membres de conseil d’administration d’organismes communautaires qui ont alors été consultés. Aujourd’hui, 70 % de ces conseils d’administration ont adhéré à ce plan.
Ainsi, dès ce printemps, et pour les prochains mois, diverses actions seront entreprises, dont 13 manifestations, la première étant le 13 mai à Trois-Rivières, une campagne publicitaire ainsi qu’un important mouvement de grève.
«Nous serons tenaces par le grand nombre d’actions et leur durée», laisse entendre Sylvain St-Onge, coprésident de la TROC.
Prêts à trouver un terrain d’entente
Voyant chaque année leur budget réduire considérablement, les employés des 184 organisations membres de la TROC CQM sont essoufflés.
«Si le gouvernement comprend l’urgence d’accroître le financement à la mission, la TROC-CQM sera prête à travailler sur une entente de financement avec le gouvernement. Nous voulons une entente provinciale entre nos représentants du mouvement communautaire et les ministres de la Santé et des Services sociaux. Une entente sur le travail des organismes à répondre aux besoins, une entente dans laquelle le gouvernement investit pour consolider les équipes de travail, supporter nos efforts pour mobiliser les communautés, le bénévolat, la militance. Enfin, une entente gagnant-gagnant pour les personnes vulnérables et pour un gouvernement responsable», fait-il savoir.
Le ministre responsable de la Mauricie, Jean-Denis Girard fera l’objet de l’intérêt constant de la TROC parce que ce dernier siège au conseil des ministres en compagnie de Lucie Charlebois, ministre déléguée à la Réadaptation, à la Protection de la jeunesse et à la Santé publique, et de Gaétan Barrette, ministre de la Santé et des Services sociaux.
«Nous attendons du ministre responsable de la Mauricie son écoute et son aide directe pour plaider notre cause et pour nous obtenir une rencontre que nous demandons officiellement aujourd’hui», lance-t-il.
L’autre système de santé et de services sociaux
Pour mieux comprendre l’urgence et la nécessité de cette demande, M. St-Onge a mis en contexte la situation.
Le 30 octobre 2013, le gouvernement du Québec, alors dirigé par Pauline Marois, annonçait un investissement de 120 millions $ sur trois ans pour les 3000 organismes communautaires en santé et services sociaux du Québec. La portion de la région Mauricie-Centre-du-Québec s’élevait à 9 millions $.
Le 5 juin 2014, le gouvernement libéral de Philippe Couillard annulait cet engagement. Puis, la ministre déléguée à la Réadaptation, à la Protection de la jeunesse et à la Santé publique, Lucie Charlebois, a pris la décision de geler pour trois ans (2014-2017) le Programme de soutien aux organismes communautaires, programme servant de financement de base pour les organismes.
«C’est inacceptable, dénonce-t-il. Les organismes communautaires subiront les contrecoups des politiques budgétaires du gouvernement. L’action des organismes communautaires répond à des besoins urgents d’une population vulnérable, consolide le tissu social québécois et aide grandement le système public de santé. Le communautaire, c’est l’autre système de santé et services sociaux.»