L’avocat et responsable des services juridiques au Mouvement Action-Chômage de Montréal, Hans Marotte est catégorique: la plus récente réforme de l’assurance-emploi du gouvernement conservateur doit être remisée au plus vite.
Alexandre Faucher
Celui qui se présentera sous la bannière du Nouveau Parti démocratique (NPD) dans la circonscription de Saint-Jean aux élections fédérales prévues en octobre soutient ainsi qu’un gouvernement néo-démocrate ramènerait un système d’assurance-emploi plus généreux qu’en 1997, année où les conditions d’admissibilités avaient été fortement resserrées selon M. Marotte.
«Ce que nous désirons faire, c’est s’assurer que la caisse de l’assurance-emploi soit autonome et qu’on ne puisse plus aller piger dedans. Nous voulons également élargir les critères d’admissibilités pour le chômage[…] Nous souhaitons ramener à environ 350 le nombre d’heures nécessaires pour obtenir les prestations alors que présentement ça peut aller jusqu’à 910 heures», plaide l’avocat.
Ce dernier s’est prononcé sur le sujet devant plus de 20 personnes réunies dans les locaux du Regroupement de défense des droits sociaux (RDDS) de Drummondville. La conférence a été organisée par les membres locaux du NPD.
M. Marotte pousse par ailleurs sa réflexion plus loin, croyant que les troubles avec l’assurance-chômage ont débuté en 1990, quand le gouvernement conservateur de Brian Mulroney a décidé d’arrêter de verser de l’argent dans le programme.
«La participation de l’état à ce moment représentait 20 % de l’argent dans la caisse. C’était évident qu’en enlevant cette participation il allait y avoir un manque à gagner», analyse-t-il.
Sortant de la plateforme de son parti, l’avocat souhaite également voir un gouvernement néo-démocrate réinvestir dans cette mesure dans le futur.
«Nous ne pouvons pas faire de promesses aussi grandes, ça serait irresponsable. Longtemps, le NPD a eu une réputation de pelleteur de nuages et c’est pourquoi nous présentons maintenant une plateforme responsable financièrement, mais dans un monde idéal, on se dirigerait vers un retour d’une cotisation gouvernementale », nuance pour sa part le député de Drummond, François Choquette.
Tout comme son collègue, le représentant drummondvillois à la Chambre des communes aimerait voir le taux de couverture des demandeurs de prestations de chômage passer d’environ 40 % à 85 %, taux qu’il atteignait dans les années 1990 d’après M. Marotte.
Comme une assurance automobile
Pour illustrer ses propos, le porte-parole de Mouvement Action-Chômage de Montréal aime comparer l’assurance-emploi avec une assurance automobile.
«Je n’ai jamais entendu quelqu’un dire qu’il avait hâte d’avoir un accident de voiture pour pouvoir réclamer à ses assurances par la suite. C’est pareil pour un emploi, personne ne veut le perdre. Ce que je ne comprends pas, c’est pourquoi en trois jours on a notre argent pour une voiture, alors que ça peut prendre des mois en ce qui concerne un être humain», déplore-t-il.
Il ajoute que maintenant, les agents d’assurance-emploi ne sont plus là pour aider les gens, mais bien pour donner le moins de chèque possible.
«C’est simple, l’être humain a arrêté d’être au centre des préoccupations», soulève-t-il.
Le RDDS satisfait des idées
Pour sa part, le président du RDDS drummondvillois, Richard St-Cyr, est satisfait des idées avancées par les membres du NPD.
«Nous n’avons aucun attachement particulier envers un parti, mais quand nous entendons des solutions comme celles qui ont été dites aujourd’hui, c’est jouissif», affirme M. St-Cyr, qui garde une porte ouverte pour des discussions avec d’autres partis.
«Nous sommes avant tout présents pour améliorer les conditions humaines. Le milieu communautaire doit se mobiliser pour s’assurer que l’être humain soit réellement au centre de tout», conclut-il.