DRUMMONDVILLE. Grâce à un stage d’un peu plus d’une semaine, 14 étudiants du Cégep de Drummondville ont maintenant les deux côtés de la médaille de la vie à Cuba, particulièrement à Guantanamo (qui n’est pas qu’une prison, mais une province entière).
Ce stage effectué dans le cadre du cours «démarche d’intégration des acquis» du programme de sciences humaines leur a permis de voir si l’information véhiculée sur internet au sujet de l’endroit est véridique. Leur constat a été on ne peut plus clair : la différence entre la réalité et les nombreuses idées préconçues est flagrante, notamment en ce qui a trait à la démocratie.
Les étudiants étaient divisés en quatre équipes et chaque groupe devait approfondir ses connaissances sur les thèmes de la démocratie; du système judiciaire; des relations entre les hommes et les femmes ainsi que de la libéralisation des marchés. Anouk Ménard, Antoine Forcier, Lydia Cusson et Pierre-Alexandre Carrier étaient du groupe et L’Express les a rencontrés pour en savoir plus sur leur expérience et sur leurs constatations.
Avant de s’envoler, les cégépiens devaient réaliser une recherche sur leur thème. Déjà, ils pouvaient voir que seul un côté de la médaille était disponible sur le web. «L’information externe sur Cuba est biaisée si tu ne vas pas la chercher», indique Lydia. «Si on prend une source cubaine, elle va dire que le communisme est incroyable et si on prend une source américaine, elle va dire que Cuba est une dictature. Donc on n’avait pas le choix d’aller sur le terrain pour voir ce qu’il en est», ajoute Antoine.
Entre le 25 février et le 8 mars, ils ont assisté à des conférences et visité un tribunal, une école, une faculté de médecine ainsi qu’une garderie, pour ne nommer que ces endroits. Ils ont discuté avec des gens dans la rue, des commerçants et 16 juges se sont déplacés pour les rencontrer. «Au Québec, on ne peut même pas en rencontrer un et là, on en avait 16 pour nous», s’exclame Anouk. Tous les gens croisés sur leur chemin ont accepté de répondre à toutes les questions… en autant que les questions soient bien posées, pour éviter qu’ils se sentent piégés ou qu’ils soient vexés.
Les 14 étudiants ont notamment constaté que les femmes ont autant de pouvoir que les hommes et qu’elles sont aussi nombreuses que les hommes dans les comités décisionnels; que le système judiciaire est semblable au modèle québécois; qu’il est exagéré de parler de dictature puisque, mis à part le président, tous sont élus, y compris les juges, et que la population est ouverte à la libéralisation des marchés et qu’elle mise sur une nouvelle façon de vivre le socialisme.
Les quatre étudiants encouragent les Québécois à découvrir Cuba outre que pour profiter uniquement de ses plages et de ses «tout-inclus». Ils indiquent que les Cubains qu’ils ont rencontrés ont été très généreux, qu’ils sont hyper éduqués et qu’ils ne demandent qu’à partager leur culture.