DRUMMONDVILLE. Afin de favoriser le retour du merle bleu de l’Est, Martinus Mooijekind, un résident de Saint-Stanislas-de-Kostka, dans la MRC de Beauharnois-Salaberry, confectionne des nichoirs pour ensuite en faire don, notamment aux villes du Québec et à des sociétés ornithologiques. Il s’est récemment rendu à Drummondville afin d’en offrir 125.
Précisément, 75 nichoirs ont été donnés à la Société ornithologique du Centre-du-Québec (SOCQ) tandis que l’Association des petits jardins du Québec en a reçus 50.
«La Société ornithologique avait l’idée, mais pas les ressources, pour entreprendre des actions favorisant le retour du merle bleu, fait savoir Henri Desaulniers, trésorier de la SOCQ. Avec ce don, les membres actifs vont pouvoir créer la route du merle bleu dans la belle région de Drummondville et ainsi aider ce bel oiseau tant convoité par les ornithologues à nicher ici. Un comité est d’ailleurs formé pour s’occuper des relevés des nichoirs (taux d’occupation) afin d’avoir un bilan à la fin de la saison.»
Sans vouloir s’avancer sur les endroits exacts où seront installés les nichoirs, M. Desaulniers indique toutefois que ces petites maisons seront majoritairement mises le long des routes de campagne et surtout, près des étangs.
«Comme le merle bleu aime bien les grands espaces et qu’il est insectivore, ces endroits sont tout indiqués», précise-t-il.
Nette amélioration
Dans les années 70, les populations du merle bleu de l’Est ont connu un déclin considérable. Au début des années 2000, cette espèce était même sur le point d’être en voie de disparition.
Depuis 2011, et ce, de sa propre initiative, M. Mooijekind confectionne ces nichoirs dans ses temps libres.
«En 2011, le programme «Retour pour le merlebleu», créé par l’Université Laval et l’Association du merle bleu du Québec, a été aboli. Je trouvais dommage qu’on abandonne un tel projet. Comme j’étais déjà impliqué dans l’association, j’ai alors décidé de prendre la relève», explique-t-il.
Depuis, cet homme travaillant et passionné a fabriqué de ses propres mains 3000 nichoirs, dont 1212 cette année.
Aujourd’hui, M. Mooijekind est à même de constater que son travail porte ses fruits.
«En 1987, le taux d’occupation du merle bleu de l’est au Québec était de 6 % à 10 % alors qu’aujourd’hui, il a grimpé à environ 70 %. Il s’agit là d’une nette amélioration», fait valoir celui qui a aussi son entreprise de pivoines coupées.
Soulignons que les nichoirs sont entièrement faits à partir de vieilles palettes de bois données gratuitement par des entreprises de la région de Beauharnois-Salaberry.
«Je récupère des palettes de bois destinées au dépotoir. Celles en bon état servent à la fabrication des nichoirs tandis que le reste est recyclé pour le bois de chauffage. Il n’y a pas de gaspillage!», laisse-t-il entendre.
L’homme de 72 ans espère se rendre à 5000 nichoirs dans un avenir rapproché.