DES CHÊNES. Le taux de décrochage scolaire n’a jamais été aussi bas au cours des 10 dernières années au sein de la Commission scolaire des Chênes. Alors qu’il frisait les 33 % il n’y a pas si longtemps, il est descendu sous la barre du 20 % en 2012-2013. Malgré l’amélioration, encore bien des efforts devront toutefois être faits puisque ce sont encore près de 200 jeunes qui ont quitté l’école sans diplôme ni qualification.
Selon les dernières données du ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport, 19,1 % des élèves de la Commission scolaire des Chênes ont décroché en 2012-2013. Sur les 1028 jeunes qui ont quitté les écoles secondaires, 196 sont donc partis sans diplôme ni qualification. À l’échelle provinciale, le taux de décrochage était de 17,8 % pour cette même année de référence.
«Il ne faut rien tenir pour acquis, puisque la lutte contre le décrochage n’est pas gagnée. Toutefois, il est permis de croire que les actions mises en place dans nos différents milieux, pour favoriser la réussite de nos élèves et, surtout, l’obtention d’un premier diplôme, nous permettent d’être optimistes.
«Les données nationales les plus récentes démontrent que nous avons encore du travail à faire, mais que si la tendance se maintient, la persévérance éclipsera un jour le décrochage scolaire», commente la directrice générale de la Commission scolaire des Chênes, Christiane Desbiens. En se fiant aux données préliminaires qu’elle a en sa possession, cette dernière croit que la tendance pour 2013-2014 et 2014-2015 s’avèrera aussi positive.
Christiane Desbiens explique qu’après avoir pris connaissance des piètres résultats de 2011 et constatant que les statistiques n’étaient pas satisfaisantes, la Commission scolaire a décidé de mettre sur pieds, en 2012, un plan d’action, qui fût basé sur une recherche. Cela coïncide également avec le début de mandat de Mme Desbiens à la direction générale.
La Commission scolaire mise notamment sur l’amélioration de la lecture et le développement des habiletés sociales pour contrer le décrochage. De nombreuses initiatives et programmes ont été mis en place dans les écoles, autant au primaire qu’au secondaire; les enseignants ont reçu une formation et ont ajusté leurs pratiques en classe; des périodes d’enseignement ont été ajoutées pour les élèves à risque d’échec et des enseignants ressources ont été désignés, pour ne nommer que ces initiatives. Dorénavant, les moyens pour contrer le décrochage scolaire sont «systématisés», ce qui n’était pas le cas dans le passé, et les directions d’écoles secondaires partagent leurs meilleures pratiques.
Garçons et filles
Les indicateurs démontrent notamment qu’en 2012-2013, le taux de décrochage chez les garçons a continué de chuter à la Commission scolaire des Chênes. Il s’établit à 24,8 %, se rapprochant de façon significative de la moyenne québécoise du réseau public, qui est de 21,9 %. À noter qu’en 2004-2005, ce phénomène avait atteint un sommet alarmant, soit de plus de 45 %.
Chez les filles, le taux de décrochage de 2012-2013 est de 13,9 %, à égalité avec la moyenne provinciale. Au cours des dernières années, il se situait légèrement au-delà des 20 %.
«Nous devons être fiers des gains qui ont été faits, au fil du temps, malgré quelques soubresauts et un contexte budgétaire qui nous ont forcés à faire preuve de ténacité et d’imagination pour redresser la barre. Certes, nous n’avons pas gagné la guerre, mais avons tout de même remporté quelques batailles», indique Mme Desbiens. Reconnaissons qu’il s’agit là d’un travail de longue haleine. S’il nous est arrivé d’être préoccupés ou impatients devant la progression de nos élèves, nous devons, aujourd’hui, être plus optimistes que jamais. Il y a encore beaucoup à faire, mais nous sommes sur la bonne voie.»
Impact dans la communauté
«Pour notre communauté, l’impact est très grand. Les emplois qui sont disponibles ou qui seront disponibles, ce sont des emplois pour des gens qui sont qualifiés ou diplômés», insiste la directrice générale au sujet de l’importance de contrer le décrochage scolaire.
«On est extrêmement fier du travail du personnel et la communauté s’implique, mais on croit que si la communauté s’impliquait encore plus au niveau des croyances par rapport au potentiel des jeunes, on réussirait peut-être à augmenter encore plus nos taux de diplomation et de persévérance», ajoute-t-elle.
Christiane Desbiens ajoute que les entreprises sont de plus en plus conscientes de l’importance de la diplomation dans un marché qui doit déjà composer avec des pénuries de main-d’œuvre. «Si on pouvait aller encore plus loin, ce serait intéressant. Car l’école, seule, ne peut pas tout régler.»
Taux de décrochage à la CSDC
2003-2004 : 30,2%
2004-2005 : 32,7%
2005-2006 : 28,4%
2006-2007 : 31,5%
2008-2009 : 28,8 %
2009-2010 : 24,9 %
2010-2011 : 23,0%
2011-2012 : 21,3%
2012-2013 : 19,1%