DRUMMONDVILLE. Elles ont poussé comme de la mauvaise herbe, elles ont toutes sortes d’apparence et leurs propriétaires sont tout aussi disparates. De quoi s’agit-il? Des boîtes de dons caritatives dans lesquelles les gens peuvent déposer des vêtements usagés.
Les autorités municipales de Drummondville s’apprêtent à légiférer de façon à éviter qu’elles se trouvent un peu partout, n’importe comment. En adoptant lundi dernier le second projet de règlement 4562, les élus visent à autoriser les boîtes de dons de vêtements à titre de construction accessoire à l’usage principal d’un commerce local. Autrement dit, la boîte devra se trouver dans la cour avant ou la cour latérale ou arrière du magasin. La Ville prévoit également ajouter des normes relativement aux matériaux, aux dimensions et à l’implantation de ces boîtes.
Cela fait un bout de temps que les villes sont aux prises avec cette prolifération. La revue Urba, de l’Union des municipalités du Québec (UMQ), titrait, en septembre 2013 : «Boîtes de dons caritatives : les municipalités doivent réglementer le marché». À la question de savoir ce qui pouvait expliquer ce phénomène, la réponse venait toute seule: l’appât du gain. «C’est l’appât du gain qui motive les entrepreneurs privés. Il y a de l’argent à faire dans la récupération du textile», soumettait la revue.
Urba faisait aussi référence à un article publié dans La Presse, où un entrepreneur affirmait: «Dans ce secteur, nos activités doublent tous les ans. C’est un business très payant. Ça explique pourquoi autant de gens s’y intéressent. Vous seriez étonné de voir combien de gens gravitent autour de cette industrie».
Drummondville n’échappe pas à ce phénomène. Non seulement ces boîtes se sont multipliées mais il arrive parfois qu’elles débordent. Et sait-on vraiment à qui on fait don de ses vêtements? Certaines boîtes affichent un numéro de téléphone dans le 450. Pour en être certain, il est recommandé d’aller les porter directement au local de l’organisme choisi.
Faut-il un permis municipal pour déposer une telle boîte?
Sonia Collard, du Service des communications de la Ville, précise : «Ça ne prenait pas de permis avant le 6 juin 2013. Le règlement a été modifié à ce moment-là pour émettre un certificat, à la demande du propriétaire qui veut installer une boîte de dons. Le certificat est sans frais et il est bon à vie. Le demandeur à trois mois pour l’installer, après l’obtention du certificat».
Les citoyens ont jusqu’au 12 février pour s’opposer à la nouvelle règlementation dont l’adoption finale par le conseil municipal est prévu lors de la prochaine assemblée le 16 février.