DRUMMONDVILLE. La paroisse Saint-François-d’Assise de Drummondville est à la croisée des chemins. Avec une marge de manœuvre financière de plus en plus faible et un déficit annuel moyen qui se chiffre à 90 000 $, les marguillers n’ont d’autre choix que d’innover dans leur approche et de prendre des décisions, qui seront parfois difficiles.
Ce déficit englouti annuellement par la paroisse se justifie notamment par la diminution des revenus de la quête dominicale et de la dîme ainsi que par la baisse de fréquentation des églises. Une situation attribuable au vieillissement de la population, le tout jumelée à un manque d’intérêt des jeunes.
«Depuis des années, nos communautés se retrouvaient en déficit, mais les réserves permettaient de tenir le coup. Par contre, nous nous apercevons qu’elles diminuent et nous ne pouvons plus continuer ainsi», affirme Yvan Morin, président de l’Assemblée de la Fabrique.
L’entretien et les réparations des églises coûtent cher à la Fabrique compte tenu de la réalité du budget, et ce, même avec les subventions.
«En 2014, des travaux de l’ordre de 90 000 $ ont été réalisés à l’église Saint-Frédéric, considérée comme étant un immeuble patrimonial. Une somme de 63 000 $ a été versée en subvention par le Conseil du patrimoine religieux du Québec, mais les 27 000 $ restants ont été assumés par la Fabrique. Ces travaux ont consisté, entre autres, au remplacement de fenêtres, à de la peinture et à la refonte électrique», explique-t-il.
Cette année, la paroisse a prévu un budget très limité pour l’entretien des bâtiments afin de maintenir ses finances équilibrées.
«Ce n’est pas une situation facile et on fait notre possible pour tirer le meilleur dans tout ça», expose M. Morin.
Nouveau poste, d’autres stratégies
Ainsi, dans le but de faire face à ses défis de financement et cesser d’accumuler des années déficitaires, les marguilliers de la paroisse Saint-François d’Assise ont décidé, en plus d’innover dans leur approche, de créer un nouveau poste de coordonnateur au financement et aux communications.
Au cours de l’automne dernier, deux rencontres de consultation avec les paroissiens ont été organisées afin de recueillir des suggestions. Bien que très peu nombreuses, les personnes présentes ont encouragé les marguilliers à innover, à être audacieux et faire appel à la générosité de toute la population. Pour répondre à cette invitation, et devant l’importance de la tâche, le conseil de la Fabrique a décidé de procéder à l’ouverture d’un poste dédié au financement.
«En plus de s’impliquer dans la campagne annuelle de dîme, la personne en poste devra proposer d’autres activités et faire la promotion de nouvelles voies de financement comme les legs testamentaires. Un tournoi de golf ou une soirée vins et fromages pourraient être de bonnes idées d’événements lucratifs», laisse entendre le président de l’Assemblée de la Fabrique.
Pour augmenter ses revenus, la paroisse veut aussi utiliser ses locaux à leur plein potentiel.
«Une des tâches de la personne embauchée sera d’établir et d’offrir une tarification concurrentielle. Elle devra revoir, réorganiser et promouvoir l’utilisation des locaux de la Fabrique afin d’augmenter les revenus de location. La vente de certaines églises est une éventualité envisagée, car avec le vieillissement de la population, nous n’avons peut-être pas besoin d’autant d’églises», indique-t-il, avec désolation.
«Ce n’est pas rose, mais nous n’avons pas tellement le choix si l’on veut générer des revenus et poursuivre notre mission», laisse-t-il tomber, en invitant la personne qui croit être en mesure de relever le défi à communiquer avec lui à yvanmorin.psfa@cgocable.ca .
Paroisse Saint-François-d’Assise
La paroisse Saint-François-d’Assise est formée, depuis le 1er janvier 2009, des anciennes paroisses d’Immaculée-Conception, Saint-Charles-Borromée, Saint-Frédéric, Saint-Majorique et Sainte-Thérèse-de-l’Enfant-Jésus et comprend une population d’environ 25 000 personnes.
