DRUMMONDVILLE. Le CAVAC peut offrir des services à toute victime d’actes criminels, d’où l’importance de ne pas confondre avec l’IVAC (Indemnisation des victimes d’actes criminels).
C’est ce que tient à rappeler Sophie Bergeron, directrice générale du Centre d’aide aux victimes d’actes criminels (CAVAC) du Centre-du-Québec. Un article paru dans le journal L’Express intitulé : «Un pédophile drummondvillois libéré le 11 février prochain», a, selon elle, contribué à alimenter cette confusion.
Dans l’article publié le 22 janvier dernier, une mère (de Saint-Hyacinthe), voulant alerter la population drummondvilloise, faisait savoir que Marc Guénard, domicilié à Drummondville, allait être libéré après avoir été déclaré coupable d’exhibitionnisme et de délinquance sexuelle. L’une des victimes de Guénard était son fils de 11 ans. «Ce "bonhomme" a attendu que mon fils et son ami soient suffisamment près de son véhicule et en est sorti vêtu seulement d’un T-shirt. Il s’est masturbé devant eux», nous avait-elle raconté.
Le texte indiquait aussi «que la mère avait demandé de l’aide auprès du CAVAC mais ça lui a été refusé, au motif que la victime n’a pas été touchée physiquement».
C’est ici que Sophie Bergeron intervient énergiquement, même si l’affaire s’est déroulée à Saint-Hyacinthe. «Il ne faut pas confondre CAVAC et IVAC. L’IVAC indemnise selon des critères définis par une loi alors que le CAVAC fourni des services d’aide aux victimes d’actes criminels. La dame a raison de dire que l’exhibitionnisme n’est pas couvert par l’IVAC, ni d’ailleurs le harcèlement, ni les menaces. Il y a bien sûr des améliorations à apporter à cette loi. Mais cela ne veut pas dire que le CAVAC ne peut pas aider à sa manière.
«Ici, au CAVAC, tient-elle à préciser, toute victime est accueillie comme il se doit et chaque situation est un cas d’espèce. Dans cette histoire, la mère mentionne que son fils a peur lorsqu’il voit une auto s’arrêter près de lui et qu’à la maison, il s’assure que les portes sont barrées. C’est ce qu’on appelle de l’hyper-vigilance. Dans un cas comme celui-là, le CAVAC peut aider, car l’aide qu’il faut n’est pas nécessairement de type psychologique, mais peut être de l’aide post-traumatique. Les intervenantes du CAVAC sont spécialisées dans l’aide post-traumatique. Cela est important à savoir».
Sophie Bergeron admet qu’il n’est pas facile de faire rapidement la différence entre CAVAC et IVAC. «Jamais je ne blâmerai une personne de confondre les deux organismes, moi ça fait 12 ans que je travaille sur cette confusion», dit-elle en souriant.
«Nous sommes un organisme qui travaille dans l’ombre et dans la discrétion. Mais on est tout le temps là. Quand je vois des nouvelles à la télé où l’on montre des victimes à la sortie des salles d’audience, j’aperçois toujours l’intervenante du CAVAC qui est tout près. Je sais qu’elle fait son travail. Évidemment, on ne va pas s’en vanter. L’important, c’est que la victime a un bon soutien. C’est notre job, elle n’est pas spectaculaire, mais ça aide».