CENTRE-DU-QUÉBEC. La conférence de presse conjointe Cusson-Rayes, en présence des députés caquistes, ce matin à Québec, n’a pas rapproché les positions du ministre de la Santé de celles des maires de Drummondville et Victoriaville concernant l’implantation d’un CISSS (Centre intégré de santé et de services sociaux) au Centre-du-Québec, mais le but de l’exercice n’en demeure pas moins inébranlable : obtenir une rencontre avec le premier ministre Philippe Couillard.
C’est François Paradis, ex-animateur à TVA, élu sous les couleurs de la Coalition Avenir Québec en octobre dernier dans Lévis, qui a ouvert le point de presse en affirmant «la volonté du milieu, pas seulement la volonté politique» de se donner un CISSS, comme l’ont obtenu d’autres régions moins populeuses que le Centre-du-Québec où habitent 240 000 personnes. «Ces gens-là se battent pour que leur population soit mieux desservie. La Protectrice du citoyen a déjà évalué à 500 000 citoyens le nombre limite pour qu’un CISSS desserve efficacement un territoire, actuellement avec la Mauricie et le Centre-du-Québec ensemble, on est au-delà de ça, on arrive à 503 000 personnes», a fait valoir M. Paradis pour ajouter un argument en faveur d’un CISSS propre au Centre-du-Québec.
«Il est encore temps pour le ministre (Gaétan Barrette) de changer son fusil d’épaule et de modifier le projet de loi 10 en ce sens», a-t-il fait remarquer.
Alexandre Cusson a été le premier des deux maires à prendre la parole, soulignant que s’il y a 17 régions administratives au Québec, il n’y a que 16 régions socio-sanitaires, le Centre-du-Québec étant la seule à ne pas être reconnue au chapitre de la santé. «Sommes-nous une région de deuxième ordre? Il y a des inquiétudes chez nous et on n’a pas d’écoute de la part du ministre Barrette. Nous tenons à avoir une rencontre avec le premier ministre Philippe Couillard», a-t-il répété.
Après le point de presse, le ministre Barrette a déclaré au représentant du Journal de Québec : «C’est une bataille locale d’élus locaux pour des raisons électorales dont un des individus s’en va en politique fédérale. (…) Ce n’est pas responsable», a-t-il dit en laissant entendre que des rumeurs envoyaient le maire Alain Rayes en politique fédérale.
La réplique du maire Cusson sur sa page Facebook a été cinglante : «Quel mépris du ministre Barrette à l’égard des régions et des élus municipaux».
À noter que les députés Sébastien Schneeberger et Sylvie Roy, de Drummond-Bois-Francs et d’Arthabaska respectivement, étaient également présents à cette rencontre de presse qui est disponible sur le site internet de l’Assemblée nationale.
Par ailleurs, la commission parlementaire étudiant article par article le projet de loi 10 continue ses travaux jusqu’à une date indéterminée.