CENTRE-DU-QUÉBEC.Les ténors de la Société Saint-Jean-Baptiste du Centre-du-Québec (SSJBCQ), avec en tête son président et sa directrice générale, François Beaudreau et Gisèle Denoncourt en l’occurrence, ont dénoncé avec force les coupures envisagées par le gouvernement du Québec en vue de l’organisation de la Fête nationale, qualifiant celles-ci à la fois d’inacceptables et de méprisantes envers tout le travail effectué par les bénévoles et donateurs.
Lors d’une conférence de presse, ce jeudi 18 décembre, au Centre communautaire et récréatif Saint-Jean-Baptiste, en présence justement de plusieurs bénévoles, de membres de la SSJB du Centre-du-Québec et de la région voisine de Trois-Rivières, ainsi que du Mouvement national des Québécois (MNQ), M. Beaudreau et Mme Denoncourt ont rajouté le qualificatif d’insignifiantes pour décrire ces coupures.
Insignifiantes d’abord parce qu’elles auront très peu d’effets dans le portefeuille du gouvernement dans son objectif d’atteindre l’objectif zéro et, d’autre part, contrairement à la croyance populaire, parce que la part en provenance des deniers publics québécois ne représentait que 18% du budget total de 530 000 $ pour le Centre-du-Québec en 2014.
«Les comités organisateurs, formés en majorité de bénévoles, ont forgé le budget avec 82% d’autofinancement provenant notamment de sollicitations auprès des municipalités et des entreprises ainsi que les profits de la vente des produits», a d’abord mis en perspective Mme Denoncourt, non sans rappeler que la SSJBCQ y est allée à elle seule d’une contribution de 28 900 $.
Celle-ci a expliqué que de 2006 à 2013, la participation gouvernementale dans l’organisation de la Fête nationale est demeurée stable, avant d’augmenter en 2014 sans toutefois compenser l’inflation de ces huit années, permettant une augmentation moyenne de 115$ pour chacune des 46 fêtes locales à être organisées dans la région par les bénévoles.
«Toutefois, les compressions annoncées pour 2015 ramèneraient l’augmentation à 58$ par site de fête, soit une augmentation réelle de 2705 $ depuis 2006, répartie entre toutes les fêtes du Centre-du-Québec. À la SSJBCQ, nous trouvons que c’est trop peu pour soutenir la plus grande célébration du peuple québécois», a dénoncé la directrice générale.
La volte-face du gouvernement aura également des conséquences sur les deux festivités régionales, celles de Drummondville et de Victoriaville qui, selon une entente conclue avec le MNQ, devaient obtenir chacune une hausse de financement de 2000 $ en 2015.
«Malheureusement, les compressions budgétaires de monsieur Couillard annulent ce financement fort attendu et nécessaire», a déploré Gisèle Denoncourt.
Un gouvernement peu fier
Tout en dénonçant ces coupures et tout en déplorant que ce se seront les bénévoles de la Fête nationale qui les assumeront, François Beaudreau a d’abord établi que le rôle de l’État ne devait pas s’arrêter à la gestion financière visant l’atteinte du déficit zéro.
«Le rôle de l’État consiste aussi à soutenir l’organisation de célébrations nationales afin d’unir et de rassembler les Québécois autour de festivités à la hauteur de leurs attentes», a affirmé le président de la SSJBCQ.
Il a ajouté qu’il aurait fallu s’attendre plutôt à une démonstration ferme de la volonté politique du gouvernement envers la reconnaissance de l’identité, de la fraternité et de la culture québécoise.
«Il semble toutefois que le gouvernement actuel ne se préoccupe pas beaucoup des questions identitaires et linguistiques au Québec, alors que le gouvernement fédéral finance à plein régime les commémorations historiques et le multiculturalisme de l’identité canadienne», a soutenu M. Beaudreau, tout en rappelant avec grande fierté que la SSJBCQ est associée depuis 30 ans à l’organisation de la Fête nationale sur le territoire.
Mme Denoncourt et M. Beaudreau ont dit espérer que la sortie publique de la SSJBCQ entraîne d’autres réactions de la part des autres régions et sonne une cloche auprès des députés du Centre-du-Québec à l’Assemblée nationale.