CENTRE-DU-QUÉBEC. Le ministre de la Santé Gaétan Barrette refuse que le Centre-du-Québec ait son propre Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS).
Les maires de Drummondville et Victoriaville, Alexandre Cusson et Alain Rayes, déplorent cette fin de non-recevoir et dénoncent l’attitude de fermeture dont fait preuve le ministre. Selon eux, «M. Barrette souhaite maintenir la tutelle du Centre-du-Québec par la Mauricie.»
«Pour Drummondville et Victoriaville, cet enjeu a une réelle importance, et c’est pour cela que nous parlons d’une seule voix. La gestion des établissements de santé, ça va au-delà des hôpitaux. Ce sont des résidences pour aînés, des CLSC, des organismes communautaires de proximité. Le ministre Gaétan Barrette fait fausse route en demandant à Trois-Rivières d’assurer notre tutelle. Cette gestion doit se faire ici, chez nous», ont déclaré les deux maires, par voie de communiqué de presse.
Les deux maires, accompagnés des présidents des conseils des médecins, dentistes et pharmaciens (CMDP) des deux territoires, ont pu rencontrer le ministre à ses bureaux de Montréal, le 8 décembre. Les médecins ont pu faire la démonstration que, sur le plan médical, le Centre-du-Québec serait assurément mieux servi avec son propre CISSS.
À la fin de la rencontre, le ministre a confirmé aux deux maires qu’il allait leur revenir avec une proposition dans les 48 heures. «Il aura finalement fallu plus d’une semaine pour que le ministre nous confirme qu’il n’entendrait pas la voix du Centre-du-Québec et qu’il s’obstinait à nous maintenir sous tutelle. Pour nous, c’est inacceptable», soulignent les deux élus.
Ceux-ci rappellent que le Centre-du-Québec est la seule région administrative au Québec qui n’a aucun contrôle sur l’administration des services de santé, et ce, même si d’autres sont moins populeuses. Les CSSS centricois sont actuellement gérés par l’Agence de la santé et des services sociaux située à Trois-Rivières.
Le projet de loi 10 du gouvernement libéral prévoit l’abolition des CSSS, dont ceux de Drummond et d’Arthabaska-et-de-l’Érable, afin de créer une mégastructure qui sera aussi gérée à partir de la Mauricie, mais sans le palier décisionnel local. «Cela, malgré le fait que la population du Centre-du-Québec connaît une croissance deux fois plus rapide que celle de la Mauricie et que ses besoins sont différents», concluent les maires. À leurs yeux, il s’agirait d’une occasion en or pour le ministre et le gouvernement du Québec de reconnaître le Centre-du-Québec comme une région à part entière.