DRUMMONDVILLE. Le budget 2015 de la Ville de Drummondville, à hauteur de 103,3 millions $, annonce, malgré des difficultés particulières, un gel ou une baisse de taxes foncières pour 35 % des foyers en 2015.
En effet, en dépit de l’impact négatif du pacte fiscal, qui prive la Ville d’une somme de 1,2 million $, les élus et les hauts fonctionnaires drummondvillois sont parvenus à diminuer l’augmentation des dépenses nettes à 3,59 %, comparativement à 4,4 % l’an dernier, et ont compensé la hausse du rôle d’évaluation par une baisse du taux de la taxe foncière qui passe de 0,83 $ à 0,79 $ par 100 $ d’évaluation.
Dans son discours devant le conseil municipal lundi soir, le maire Alexandre Cusson s’est dit fier de présenter un budget prudent, réaliste et responsable. Contrairement à bien d’autres municipalités qui ont mis la faute d’une hausse de leurs taxes sur le pacte fiscal, communément appelé la taxe Moreau (ministre Pierre Moreau), le maire Cusson n’a pas du tout joué cette carte dans son allocution, se limitant à préciser dans une phrase que «le pacte fiscal transitoire pour l’année 2015 génère un impact négatif de 1,2 million $ supplémentaires».
C’est le nouveau rôle d’évaluation, que la Ville est obligée de déposer à tous les trois ans, qui est venu compliquer la situation financière. Ce rôle, qui suit la tendance actuelle du marché, est à la hausse. Il traduit une augmentation moyenne générale de l’évaluation des immeubles imposables de toutes catégories de l’ordre de 12,58 %. Il représente 100 % de la valeur réelle au 1er juillet 2013. Par exemple, pour le secteur résidentiel, l’augmentation moyenne est de 11,21 %.
Autrement dit, la valeur d’une maison augmente mais le montant de la taxe à payer sur cette nouvelle valeur sera compensé par la baisse du taux de la taxe foncière, là où les élus peuvent exercer un contrôle. C’est ainsi que, pour plus du tiers des foyers, il y aura gel ou baisse des taxes foncières. Pour les autres (65 % des foyers), tout dépendra de certains autres critères tels que la rénovation ou l’emplacement dans un secteur prisé.
Quant à la tarification des services, elle demeure la même qu’en 2014, sauf pour l’eau potable, qui sera légèrement modifiée, passant de 120 $ à 123 $ pour les résidences unifamiliales et à 113 $ pour les immeubles de type multifamilial. Pour ce qui est de la tarification de l’eau au compteur, elle sera de 0,31 $ le mètre cube.
Tous les détails concernant le budget, les dépenses et les revenus sont disponibles sur le site web de la Ville de Drummondville.
Le maire a conclu de la façon suivante: «Le budget qui est présenté ce soir reflète la volonté de votre conseil municipal de contrôler les dépenses dans un contexte jamais vu dans l’histoire récente de Drummondville. D’abord au chapitre des revenus, alors que le gouvernement du Québec impose des coupures importantes aux municipalités pour une deuxième année consécutive et qu’il faut s’ajuster au dépôt d’un nouveau rôle d’évaluation foncière. Du côté des dépenses, à l’heure où Drummondville s’apprête à accueillir des événements nationaux et internationaux d’envergure et à célébrer les 200 ans de sa fondation, les infrastructures municipales nécessitent d’importants investissements afin de préserver notre qualité de vie. Quand vient le temps de préparer le budget, ce sont ces considérations, et bien d’autres, qu’il faut avoir en tête».
Le service de la dette s’établit à 18 172 000 $, soit 17,6 % du budget global. Le remboursement en capital sera de 15 012 221 $ en 2015. «Ce n’est pas parce qu’une administration municipale comme la nôtre est reconnue pour le contrôle serré de ses dépenses que nous ne devons pas constamment nous remettre en question, et ce sera le cas en 2015. Je vous confirme que le conseil municipal entreprendra une importante réflexion visant le rôle des différents mandataires de la Ville. Nous étudierons leur mission, leur gestion et leur gouvernance, et nous pourrions proposer, lors du budget 2016, une redéfinition de certains mandats ou fonctions. De plus, une étude sera menée au cours de la prochaine année afin de dresser un état de situation des centres communautaires», a révélé le premier magistrat.
Le discours a réservé un passage sur l’utilisation des équipements supralocaux. «À cet égard, la Ville entend négocier avec les autres municipalités de la MRC une nouvelle entente quant à l’utilisation des équipements supralocaux, comme les installations sportives, afin que les coûts exigés aux non-résidents reflètent la réalité. Une récente analyse indépendante nous révélait un manque à gagner important et supérieur à 500 000 $. Nous souhaitons être de bons voisins et agir en ville-centre responsable. Cependant, nous considérons que les Drummondvillois n’ont pas à assumer, dans leurs comptes de taxes, des dépenses permettant de fournir des services à un groupe qui ne paie pas de taxes à Drummondville. J’entreprendrai donc des pourparlers dès le début de 2015 avec mes collègues du conseil des maires de la MRC», a déclaré Alexandre Cusson.
À la période des questions, Berthe Tessier, une citoyenne réputée pour ses commentaires respectueux mais pas nécessairement complaisants à l’endroit de la Ville, s’est approchée au micro et a félicité les élus pour ce budget, ce qui n’est pas passé inaperçu aux yeux du maire.
Paiement sur 12 mois
Lors de la lecture du budget, Alexandre Cusson a annoncé plusieurs nouveautés, dont la mise en place d’un programme de paiements préautorisés qui permettra aux contribuables d’acquitter leur compte de taxes sur une période de 12 mois. «Un compte de taxes représente un montant important pour les contribuables et il peut être parfois difficile d’acquitter cette obligation. Comme maire, et je sais que c’est le cas pour l’ensemble du conseil également, je trouve cette réalité très préoccupante, notamment pour les jeunes familles, les retraités et les propriétaires à revenus modestes. Le programme de paiements préautorisés facilitera la planification budgétaire de centaines, voire de milliers de Drummondvillois», a-t-il affirmé.