SAINT-CYRILLE-DE-WENDOVER– Les députés caquistes de Drummond-Bois-Francs et de Johnson, Sébastien Schneeberger et André Lamontagne, ont uni leurs voix à l’unisson pour dénoncer avec véhémence l’indifférence du gouvernement libéral et plus particulièrement du ministre de l’Économie, de l’Innovation et des Exportations, Jacques Daoust, dans le dossier de l’abattoir Levinoff-Colbex de Saint-Cyrille-de-Wendover.
Ceux-ci ont affirmé que le démantèlement de Levinoff-Colbex était un jour triste pour la région
et pour le Québec tout entier, une disgrâce pour le gouvernement libéral.
Ils ont vivement dénoncé ce qu’ils ont appelé «la fin tragique» de Levinoff-Colbex, dont les actifs ont été mis aux enchères le 2 décembre dernier.
«Le démantèlement de l’abattoir est un jour triste pour le Centre-du-Québec et le Québec tout entier», a d’abord commenté M. Schneeberger, dont l’ancien abattoir faisait partie de sa circonscription.
«C’est une disgrâce pour le gouvernement libéral et une démonstration d’insensibilité envers la population centriquoise dans le contexte difficile de l’emploi au Québec», a rajouté de son côté M. Lamontagne, qui est le porte-parole de sa formation en matière d’économie.
De classe mondiale
Les deux députés ont d’abord mis en perspective le fait que Levinoff-Colbex était la principale usine d’abattage et de transformation de bovins de réforme de l’Est du Canada.
Ils affirment même que l’abattoir qui a fermé ses portes en mai 2012 comportait des installations et des équipements de classe mondiale.
«Cet automne, le gouvernement libéral a vendu l’entreprise à un "démanteleur" pour la somme de 800 000 $, alors que le Québec avait investi plus de 20 millions de dollars dans la saga de l’abattoir», partagent les deux députés dans un communiqué de presse visant à dénoncer l’indifférence du gouvernement libéral dans ce dossier majeur.
Pour ajouter au portrait MM Schneeberger et Lamontagne ont également rappelé qu’un regroupement de quelque 535 producteurs bovins avait monté un plan d’affaires crédible avec l’aide de la Société de développement économique de Drummondville (SDED) pour la relance de l’usine. «Avec l’élection du nouveau gouvernement, la Coopérative des bovins d’abattage du Québec était prête à redémarrer les activités de l’abattoir. Les producteurs ont voulu rencontrer, mais sans succès, le ministre de l’Économie», déplorent-ils. M. Schneeberger affirme même qu’il a communiqué avec le bureau du ministre de l’Économie afin de pouvoir le rencontrer, mais raconte que ses démarches sont aussi restées lettres mortes.
Le député de Drummond-Bois-Francs a également rappelé qu’il était déjà intervenu auprès du gouvernement précédent dans le but d’éclaircir le dossier et de sauver les emplois.
MM. Lamontagne et Schneeberger révèlent également que les producteurs leur ont présenté leur plan de relance, le 16 septembre dernier.
Ils en retiennent que même s’il s’agissait d’un plan qui aurait gagné à être amélioré, il offrait néanmoins beaucoup de potentiel.
Un scénario de relance
«Malheureusement, ni le ministre de l’Agriculture précédent ni le ministre actuel n’ont bougé. De plus, lorsque j’ai appris au printemps dernier qu’on s’apprêtait à confier la vente de l’abattoir à un liquidateur, le nouveau ministre de l’Économie n’a pas donné suite à mes demandes de rencontre, et ce, malgré mon appel au nouveau ministre de l’Agriculture pour qu’il intervienne immédiatement auprès de son collègue de l’Économie pour sauver le projet», raconte Sébastien Schneeberger pour expliquer le rôle d’intermédiaire qu’il a tenté de jouer auprès des décideurs gouvernementaux.
«La disgrâce dans ce dossier, c’est que le ministre l’Économie n’a même pas daigné rencontrer les représentants de la coopérative et de prendre connaissance de leur plan. Il en avait pourtant le devoir. Lui, qui nous rappelle fréquemment qu’il est banquier, a démontré que son approche a fait défaut. Dans ce dossier, ce n’est pas d’un banquier dont le Québec avait besoin, mais d’un entrepreneur qui aurait eu la curiosité et la volonté d’explorer le scénario de relance», a déploré à son tour M. Lamontagne, lui-même un entrepreneur.
Selon les deux députés caquistes, Levinoff-Colbex est un dossier d’emploi, mais c’est aussi un dossier de santé animale et de souveraineté alimentaire.
«Là, c’est fini, on doit s’en remettre à l’Ontario ou à l’Ouest du pays, ou encore à l’Est des États-Unis pour l’abattage. Des installations de cette qualité, avec ce potentiel-là, il n’y en aura plus jamais au Québec. Quelle opportunité manquée!» ont conclu André Lamontagne et Sébastien Schneeberger.