DRUMMONDVILLE. Serge Leclerc, 55 ans, a été formellement accusé cet après-midi au palais de justice de Drummondville de meurtre prémédité et d’incendie criminel en rapport avec le feu de la résidence du 5180 de la rue Gaudet à l’intérieur de laquelle le corps d’une femme a été découvert, lundi.
Le détenu, menottes aux poignets et chaîne aux pieds, vêtu d’une combinaison blanche et marqué d’une sévère ecchymose à la joue gauche, a entendu la juge Marie-Josée Ménard, de la Cour du Québec, lui faire la lecture des deux chefs d’accusation avant de lui demander s’il avait un avocat pour le représenter. Il a répondu non. Elle a enchaîné en lui demandant s’il avait consulté un avocat, il a répondu non.
La juge Ménard a pris le temps nécessaire pour bien expliquer à l’accusé les conséquences de son choix de ne pas faire appel à un avocat. «Il y a des étapes importantes que vous aurez intérêt à connaître car les accusations auxquelles vous faites face sont graves. La prochaine étape est celle de considérer une demande à la Cour supérieure pour votre enquête caution. Je vous donne jusqu’à vendredi pour bien réfléchir à votre affaire pour, à tout le moins, consulter un avocat et ne pas être perdu par la suite. Vous serez gardé en prison où vous pourrez avoir droit à un téléphone et au service d’un conseiller juridique», a indiqué la juge Ménard en pesant chacun de ses mots. «Je vous le dis, ce serait une sage décision d’être représenté par un avocat», lui a-t-elle répété.
La cause sera entendue devant juge et jury, ce choix est obligatoire à ce stade-ci de la procédure. Toute la preuve sera plus tard communiquée à Serge Leclerc ou à son avocat.
La procureure au dossier, me Magali Bernier, a fait savoir devant le tribunal qu’elle n’avait pas jugé bon de demander une évaluation psychologique de l’accusé. «Rien dans les faits m’ont incité dans cette direction», a-t-elle affirmé devant les journalistes à la sorte de la salle d’audience. Elle a de plus spécifié que Serge Leclerc pourra à tout moment demander une enquête caution devant la Cour supérieure.
L’acte de dénonciation de mentionne pas le nom de la victime. On parle d’une personne de sexe féminin et cela à la demande du coroner Yvon Garneau. Pourquoi? «Parce que la victime n’a pas de signes distinctifs apparents et que son corps est carbonisé…Ce n’est pas parce que quelqu’un dirait que c’est elle que cela prouve scientifiquement que c’est elle. Une victime d’homicide par exemple ne peut pas être identifiée seulement de façon circonstancielle. Lorsque le coroner ne peut pas lui-même identifier un corps avec un proche ou un bijou ou des photos (grâce à un visage), il faut alors faire parler la science», nous précise Me Garneau.