COMMISSION SCOLAIRE DES CHÊNES.À peine assermenté, le nouveau président de la Commission scolaire des Chênes (CSDC), Jean-François Houle, a fait part devant les membres du nouveau conseil des commissaires et quelque 150 personnes réunies pour ladite cérémonie, de son intention de mener une tournée pour mieux faire comprendre en quelque sorte le rôle essentiel d’une commission scolaire, particulièrement dans un milieu comme le nôtre, et pour saisir le pouls des partenaires.
Même s’il n’a pas donné les détails techniques de cette tournée à venir, le successeur de Jeanne-Mance Paul a néanmoins fourni plusieurs éléments pour expliquer le pourquoi de cette tournée et certains des thèmes qui y seront abordés.
«Je me propose de faire une tournée pour comprendre exactement sur quoi on est assis. Où sont nos alliés et avec qui pouvons-nous mieux expliquer ce que nous sommes et ce que nous faisons», a d’abord exposé M. Houle qui est le premier à reconnaître que ce mandat n’en sera pas un de tout repos.
D’ailleurs, après avoir écouté un à un les membres du nouveau conseil exprimé le peu d’intérêt suscité par la dernière campagne électorale scolaire, le président de la CSDC y est allé de ce constat: «Notre structure provoque un niveau de scepticisme jamais vu», a-t-il exposé, sauf qu’il est le premier à dire que ce n’est pas mérité.
«Les commissaires me parlent d’un mandat d’éducation populaire. Je suis partant. Il faudra donc dire et redire ce que nous faisons, en quoi nous sommes utiles. Nous débutons ce soir», a dit Jean-François Houle à ses collègues de la table des commissaires.
Le nouveau président a même étendu son appel pour démontrer que le combat doit être aussi celui de tous ceux et celles qui croient en ce gouvernement de proximité.
«Je demande à tous les intervenants chez-nous de se liguer derrière nous, dans l’intérêt de tous. Certains souhaitent nous diviser, ne tombons pas dans ce panneau, ne répondons pas aux chants des sirènes.
Certains diront que je ne suis qu’un pauvre résistant au changement. Au contraire. Je plaide pour le changement», a mis en perspective Jean-François Houle avant d’introduire des arguments économiques sur la table, puisque c’est sur cette base que les commissions scolaires sont le plus souvent critiquées.
Moins cher comparativement
Au dire du président Houle, la structure de la commission scolaire a fait la preuve de son efficience et il a même cité une étude commandée par le gouvernement.
Celle-ci démontre que globalement, le taux moyen de frais administratifs est de 5% et qu’il se chiffre à autour de 8% lorsqu’on inclut les salaires des directions d’établissements.
«Pour les municipalités, c’est en moyenne 14%. Les cégeps et les écoles privées montrent des frais relatifs plus élevés que les commissions scolaires. Personne ne les remet en question, et ce n’est pas ce que suggère, bien entendu», a d’abord fait comprendre Jean-François Houle avant de pousser plus loin sa réflexion dans ce sens.
«Lorsque vous donnez 100$ à un organisme de charité, 15 à 20% de votre don est consacré aux frais administratifs et vous donnez quand même. Ainsi, comment peut-on sérieusement traiter la commission scolaire de «goulot d’étranglement» ou de lieu où se perd du précieux argent en défaveur du service à l’élève», a-t-il questionné à l’endroit des dénigreurs.
Au contraire, selon lui, la commission scolaire est un lieu important de répartition et de coordination des besoins des élèves.
«Je me suis présenté notamment car je crois en la valeur ajoutée de notre Commission scolaire dans le service aux élèves. Il ne s’agit pas de défendre une structure pour une structure, il s’agit de faire comprendre une fois pour toute que ce palier est nécessaire», a affirmé avec conviction cet élu scolaire d’expérience.
À son dire, c’est le ministère qui devrait plutôt céder du pouvoir aux régions.
«Combien d’argent est mal investi à cause des enveloppes fermées que nous recevons? Régionalement, nous pourrions trouver des solutions si nous pouvions hiérarchiser nous-mêmes nos besoins et décloisonner les enveloppes.
Nos subventions feraient davantage de chemin.
Avec un pouvoir consolidé, sans l’ingérence continuelle du gouvernement, la population comprendrait mieux la nécessité d’élire des citoyens pour la gestion de 155 millions $ chez nous. Nous ne connaitrions jamais plus des taux aussi anémiques de participation à nos élections», s’est dit convaincu le président de la CSDC.
Des exemples
Pour appuyer ses dires, M. Houle a donné quelques exemples tendant à démontrer l’utilité de la commission scolaire sur notre territoire.
«À titre de commissaire, j’ai été témoin que notre Commission scolaire a mis sur pied un chantier visant à revoir de fond en comble notre façon de rendre des services d’éducation à nos élèves HDAA, au secondaire. C’est ainsi que nous avons pris la décision de fermer l’école Saint-Frédéric afin que tous les élèves fréquentent dorénavant une école non stigmatisée, offrant des infrastructures sportives et une bibliothèque comme tout école de programme régulier et des rapports avec des élèves du régulier», a-t-il d’abord témoigné.
Il a rappelé, comme autre exemple, que la CSDC «a pris à bras le corps» le problème de l’exode des élèves vers le privé en coordonnant l’amélioration de l’offre de programmes particuliers pour que chaque école secondaire ait une offre complémentaire l’une de l’autre.
M. Houle a aussi mis en lumière le fait que la CSDC a fait une vigie de la prévision d’augmentation de sa clientèle pour vendre au MELS l’idée de construire sur notre territoire, trois nouvelles écoles primaires en 5 ans et deux nouveaux centres de formation professionnelle.
«Il a fallu pour cela, négocier entre autres avec la Ville de Drummondville, pour que des terrains soient disponibles pour recevoir ces écoles», a rappelé le nouveau président.
Selon lui, la liste est beaucoup plus longue, mais il fait valoir que ces exemples sont de bonnes illustrations pour bien faire comprendre la nécessité de ne pas laisser les écoles à elles-mêmes.
En contrepartie, Jean-François Houle a reconnu que la commission scolaire a le devoir de bien servir ses écoles et de répondre à leur requête dans des délais raisonnables.
«Nous sommes là pour ouvrir des portes à nos écoles vers les ressources externes en sollicitant des partenariats. Nos partenaires préfèrent certainement négocier avec une seule structure plutôt qu’avec une trentaine d’unités administratives», a fait valoir le président de la CSDC.
Jean-François Houle a reconnu, bien sûr, que l’avenir des commissions scolaires se jouerait à un autre niveau, ce qui ne l’empêchera pas d’être fidèle aux convictions qui l’animent.
«Oui, il se peut que nous ne soyons plus là prochainement, mais si ça se trouve, cela ne nous empêchera pas de faire ce pourquoi nous sommes là, jusqu’à ce moment», a promis Jean-François Houle.