DRUMMONDVILLE. La municipalité de Saint-Majorique n’aura pas bien sûr la capacité financière d’acheter la partie de la Forêt Drummond qui se trouve sur son territoire, mais mettra l’épaule à la roue avec Drummondville pour identifier une solution qui pourrait bien être celle de créer un parc régional.
En réaction à la nouvelle, parue sur le site web du journal L’Express, à propos de la vente de la Forêt Drummond par Hydro-Québec d’ici le 28 mars, le maire de Saint-Majorique, Robert Boucher, n’entend pas rester les bras croisés devant ce qui s’annonce comme le plus grand défi environnemental de la région de Drummond, soit de conserver telle qu’elle est la Forêt Drummond.
«Il faudra évidemment établir des plans, concocter quelque chose pour éviter que ça s’effrite petit à petit. Saint-Majorique n’a pas la capacité d’acheter ces terres, on en a déjà assez avec La Plaine, qui est un secteur compris dans la Forêt Drummond qui nous appartient. La partie majoriquoise que Hydro-Québec veut vendre est égale à 17 % du territoire de la municipalité», a mentionné M. Boucher.
Ce que celui-ci entend proposer particulièrement, c’est la création d’un parc régional. Un tel parc, qui possède une charte, n’existe pas dans la grande région de Drummond alors qu’on en trouve quelques-uns dans le Centre-du-Québec, tels le Parc régional de la rivière Gentilly, le Parc écologique de l’Anse-au-port (Nicolet), le Parc de la rivière Bourbon (Plessisville), le Parc linéaire du Petit Deschaillons à Parisville, le Parc écologique Godefroy (Bécancour), et le Parc régional des Grandes-Coulées (Plessisville).
«Je sais que Saint-Bonaventure est d’accord avec nous et il faudra voir ensemble, avec Drummondville et la MRC, comment on peut réaliser ce projet. Y aura-t-il des fonds disponibles au gouvernement pour ce faire, alors que nous savons très bien dans quelle période de coupures nous nous trouvons ? La situation est pour le moment embryonnaire mais il est certain qu’il faudra se rencontrer avec l’objectif de garder cette forêt telle qu’elle est. Personnellement, je suis d’accord avec M. Cusson. Je veux surtout éviter que l’on fasse la même erreur que nous avons commise avec La Plaine en pensant que nous pouvions tout faire tout seul, sans partenaire», a expliqué M. Boucher.
Réaction de Réseaux Plein Air
André Béliveau, président de l’organisme Réseaux Plein Air, qui gère notamment D’arbre en Arbre et La Courvalloise dans le secteur Saint-Joachim, n’a pas mis de temps à réagir.
«On sait depuis un bout de temps qu’Hydro-Québec jonglait avec l’idée de vendre ses terres, c’est maintenant officialisé. Et je me réjouis avant tout de l’attitude du maire Alexandre Cusson qui déclare qu’il n’est pas question de changer quoi que ce soit à la vocation de cette forêt et qui en fait un engagement formel. Je lui lève mon chapeau pour le leadership qui prend forme sous sa gouverne», a salué M. Béliveau.
«Je peux assurer le maire de Drummondville que Réseaux Plein Air va s’offrir pour participer au comité d’études qui sera mis sur pied. Nous avons été les premiers à parler d’un parc régional et c’est sans doute un projet qui est à considérer, entre autres choses. Le pire qui pourrait arriver cependant c’est que la Forêt Drummond soit morcelée et que différents propriétaires de terrains arrivent avec autant d’initiatives différentes», de conjecturer M. Béliveau.
Selon ce que l’on peut savoir, en attendant d’obtenir la version officielle d’Hydro-Québec, est que le montant demandé pour l’ensemble des lots appartenant à la société d’état se situe autour de 7 millions de dollars, soit au prix de la valeur du marché.
Mais il n’y a pas que le prix d’achat à considérer, il faut penser aux coûts d’entretien de la forêt, qui a été fortement négligée au cours des dernières années.