DRUMMONDVILLE. Les cas de violence conjugale ne sont ni en hausse ni en baisse dans la région de Drummondville, mais les femmes qui dénoncent ce type de voies de fait sont de plus en plus jeunes.
Le dernier cas en date est celui de Steven Cournoyer-Nogue qui a été libéré au palais de justice vendredi dernier après avoir été gardé détenu durant quatre jours. Il a été libéré sous diverses conditions dont celle de ne pas s’approcher de la résidence de son ex-conjointe et celle de demeurer chez lui entre 22 heures et 7 heures. Il comparaîtra de nouveau en cour le 9 janvier.
«Le phénomène de la violence conjugale demeure constant, ni en hausse ni en baisse. Je suis ici depuis 10 ans et chaque année un cas sur quatre qui nous sont rapportés par les victimes d’actes criminels concerne la violence conjugale», indique Sophie Bergeron, du Centre d’aide aux victimes d’actes criminels (CAVAC). «Mais ce qu’on remarque depuis peu, c’est que les femmes sont plus jeunes à vouloir casser le cycle».
Mme Bergeron voit là quelque chose de positif. «Ces jeunes femmes veulent du soutien plus rapidement. C’est sans doute lié au fait qu’il y a davantage de sensibilisation et de prévention. Il y a une part qui touche également le public. Les gens en général ne veulent pas s’en mêler mais lorsque l’on est témoin d’une engueulade, disons dans un parc, et que ça crie fort, il y a lieu de demander si quelqu’un a besoin d’aide, tout en gardant une bonne distance et en montrant si possible son téléphone cellulaire. Souvent, cette simple question sert à désamorcer une situation tendue».
À la maison d’hébergement La Rose des Vents, on confirme la baisse de l’âge de la clientèle, du moins celle qui vient pour consulter le service externe. Les statistiques sont éloquentes pour montrer ce qui passe depuis un an seulement, selon ce que nous explique Monique Chicoine.
«La moyenne d’âge de la clientèle qui a consulté notre service externe l’an dernier oscillait entre 31 et 40 ans, mais cette année il est de 18 à 30 ans», a indiqué Mme Chicoine. «Le service externe est celui où une femme vient consulter et s’informer, à savoir si elle est vraiment victime de violence conjugale».
Le milieu d’intervention suggère de porter une attention aux relations qui ont tendance à se détériorer. «La violence, c’est inacceptable et c’est anormal. Mais on sait bien que les premiers coups n’arrivent pas le premier soir. Il y a une domination qui s’installe, faisant en sorte que la victime commence à être isolée, qu’elle se trouve anxieuse et qu’elle réalise qu’elle commence à changer comme personne. Dans ces conditions, il y a des questions à se poser».