DRUMMONDVILLE. Raynald Gaucher a été reconnu coupable d’attouchements et d’agressions à caractère sexuel, lors de sa comparution le 7 octobre dernier au palais de justice de Drummondville, au grand soulagement de sa victime qui a toutefois payé le gros prix pour l’avoir dénoncé.
Le Drummondvillois de 59 ans a commis ses crimes entre 1985 et 1990 à différents endroits, dont Durham-Sud. Sa victime, Sylvain (nom fictif), a été la seule personne à porter plainte, il y a de cela deux ans et demi.
Sylvain a accepté d’en parler. «Il était un ami de la famille. Il m’emmenait à la chasse, à la pêche, dans le nord. Alors que j’étais âgé de 8 ans jusqu’à l’âge de 12 ans, il m’a pris sous son aile et je me sentais chanceux. Il me faisait boire. Il a profité de son statut de personne en autorité pour abuser de moi», a confié Sylvain, aujourd’hui âgé de 40 ans.
«Toutes ces procédures ont été difficiles, je suis sorti épuisé de ce processus judiciaire (19 fois en cour), mais content qu’il ait été trouvé coupable. J’ai été trois ans sans travailler. J’étais seul, pauvre et isolé. À mon avis, c’est sûr que ça vaut des années de prison. Mais c’est un homme malade. Pour moi, il y a eu des conséquences au niveau des relations humaines. J’étais toujours craintif. Pendant 10 ans, j’ai fait du camionnage, un boulot en solitaire. J’ai suivi sept thérapies pour l’alcool. Aujourd’hui, je suis dans la continuité du rétablissement dans une ressource à Sherbrooke où je demeure».
Selon Sylvain, la nouvelle a eu l’effet d’une bombe au sein de sa famille. «La famille s’est quelque peu tassée, mais en général ils m’ont aidé. Mes parents se sont sentis coupables là-dedans. Au bout du compte, je suis soulagé. Je suis content de m’être tenu debout. C’était la seule façon de faire. Je le conseille sans hésitation. Ce qu’il faut toutefois, c’est de bien s’entourer, de consulter un psychologue et d’avoir recours aux services de CAVAC (Centre d’aide aux victimes d’actes criminels). Il est important de ne pas sortir seul du palais de justice. Mon témoignage a duré deux heures, ce n’est pas facile. Mais ça permet de régler ça et aussi de se sentir utile. Moi, ça m’a libéré. Ce qui manque, c’est l’aide à la victime après tout ça… Tu te retrouves dans le néant, cassé comme un clou».
Raynald Gaucher connaîtra sa peine le 5 décembre prochain au palais de justice de Drummondville.