DRUMMONDVILLE. Le 200e anniversaire de Drummondville aura son livre d’histoire. Et les citoyens ne doivent pas s’attendre à un ouvrage conventionnel dans lequel les faits sont enlignés les uns après les autres, de façon monotone. Au contraire, les images et les textes seront colorés et présentés d’une façon originale et qui détonne avec les projets habituels d’écriture à saveur historique.
«On veut vraiment que le livre soit à la mode d’aujourd’hui», indique la directrice de la Société d’histoire de Drummond (SHD), Hélène Vallières. La description passionnée qu’elle en fait est inspirante et donne le goût d’en réserver une copie avant même qu’il soit terminé.
L’histoire de la ville sera présentée sous forme de récits mettant en vedette de simples citoyens qui n’ont pas nécessairement défrayé les manchettes locales au fil des ans. Des faits historiques liés à leur récit seront intégrés aux textes, de sorte que les lecteurs en apprendront sur leur ville tout en faisant la connaissance des personnages. (Voir l’encadré)
«Nous tenions à mettre en avant-scène des gens parfois moins connus du public, afin que la population se reconnaisse à travers leurs récits», explique la directrice de la SHD.
L’auteure du livre du 200e est la journaliste et auteure Émilie Villeneuve. Celle-ci a notamment écrit «Moutarde chou» et «St-Tite: Une histoire tirée par les chevaux.» Élaine Bérubé, de la Société d’histoire de Drummond, contribue à titre d’archiviste recherchiste et de co-auteure. Yolande Allard et Jean Thibault seront en charge de la révision du contenu historique de l’ouvrage. Ceux-ci assureront la rigueur que se doit d’apporter la SHD en termes de faits, de dates et d’analyses.
Les textes seront accompagnés par des photographies anciennes et récentes. La SHD veille actuellement à la sélection de ses plus beaux clichés issus des nouvelles acquisitions faites notamment grâce à la campagne de don d’archives.
«On veut aussi faire un clin d’œil à ce que l’on est maintenant», fait savoir Mme Vallières. À ce chapitre, la SHD et la photographe désignée au projet, Véronique St-Amand, ont créé des concepts plutôt originaux pour illustrer les différentes époques. Par exemple, Fernande Michaud-Roy, 80 ans, veuve de l’inventeur de la poutine, s’est prêté au jeu en se faisant photographier dans une file d’attente du Festival de la poutine.
Tout porte à croire que ce qui devait être au départ un livre de 200 pages sera plus volumineux. «À travers les entrevues qu’on réalise, on découvre des contenus savoureux», mentionne la directrice.
Le coût du projet est estimé à près de 120 000 $, dont 86 000 $ proviennent de la Ville de Drummondville. La SHD assume la différence, qui sera en partie financée par la vente du livre.
Un avant-goût
La Société d’histoire de Drummond n’est pas seulement témoin de l’histoire, mais y contribue à sa façon. Afin d’avoir un contenu original, elle a entre autres organisé une rencontre entre cinq hommes d’affaires les plus importants de Drummondville, soit Léo-Paul Therrien, Gilles Soucy, André Girardin, François Bourret et Roger Dubois. Non pas pour discuter business, mais pour jaser de mécénat, en toute simplicité. C’est ainsi qu’ils se sont donné rendez-vous il y a quelques semaines au Café Saint-Pierre, loin du protocole, installés sur le coin du comptoir. «On voulait les sortir de leur bureau pour avoir une approche plus humaine avec eux et pour leur demander pourquoi ils donnent et à qui», met en contexte Hélène Vallières. Selon elle, l’entrevue a été fort intéressante et a donné du matériel qui l’est tout autant. De fil en aiguille, les cinq mécènes se seraient découvert des liens entre eux, dont certains qui remontent à leur jeunesse.