DRUMMOND. Certains patients en attente d’un examen d’imagerie par résonance magnétique (IRM) pourraient devoir patienter de trois à six mois avant de voir venir leur tour. Et la situation risque de s’empirer au cours des prochains mois.
Alors que le CSSS Drummond n’a habituellement pas à gérer une liste d’attente pour ce service, au point d’accepter des patients venant de l’extérieur, l’établissement est aujourd’hui en mode de rationalisation.
«Ça va plus que perdurer; elle (la liste) va empirer», prévient le directeur des services professionnels, Luc Gilbert.
La liste d’attente pour l’imagerie par résonance magnétique comptait, le 10 septembre, 326 noms. Deux semaines plus tard, soit le 24 septembre, elle était de 165 personnes. Cette diminution est toutefois loin d’être un signe d’une amélioration envisagée à court ou moyen terme. Elle s’expliquerait plutôt par une baisse des demandes, et ce, due aux vacances prises par les professionnels en poste dans les cliniques, qui ont vu moins de patients. Le directeur des services hospitaliers, André Allard, s’attend à ce que le nombre soit à la hausse au prochain bilan. «Tout le monde est de retour à l’ouvrage, donc les cliniques vont fonctionner à 100 %», indique-t-il.
«On est habitué d’avoir une très forte performance. On prenait des IRM de Trois-Rivières et de Shawinigan pour les faire ici», précise Dr Gilbert. Depuis environ huit mois, les patients de l’extérieur ne sont plus admis.
Quoique la situation dérange les gestionnaires, ceux-ci se consolent de voir que la situation est bien pire ailleurs.
Dans certains établissements du Québec, le délai d’attente pour l’IRM atteindrait deux ans. Et nombreux seraient les hôpitaux qui doivent composer avec une liste comptant de 1000 à 1500 noms.
Les cas pour lesquels le report d’un examen n’a pas d’impact direct sur la santé du patient sont repoussés. «Par exemple, en oncologie, on ne peut pas attendre des examens parce que plusieurs traitements dépendent de l’évolution de la problématique», précise Luc Gilbert.
Ailleurs en radiologie
D’après André Allard, le ralentissement dans le département de la radiologie n’a pas et n’aura pas d’impact sur l’attente aux graphies de base à l’urgence. Les médecins à l’urgence, les médecins de famille et les orthopédistes peuvent généralement lire ces graphies sans problème et peuvent donner le résultat au patient.
Du côté de la mammographie, environ 200 femmes sont en attente pour un dépistage de routine et pourraient devoir attendre jusqu’à trois mois. En temps normal, les mammographies s’effectuaient dans le mois courant de la demande. Ces délais supplémentaires ne touchent toutefois pas les mammographies de diagnostic, c’est-à-dire celles qui sont demandées à la suite de la découverte d’une masse ou la présence d’une anomalie.
Par ailleurs, les délais s’allongent pour tous les types d’échographies non urgentes. Celles pour les femmes enceintes ne sont pas touchées puisque les suivis de grossesse doivent être faits à des périodes fixes.
«Tout ce qui a un délai à respecter, c’est respecté. Le reste – tout ce qui est électif – ça peut attendre un peu», souligne M. Allard.
Effectifs réduits
La diminution du nombre de spécialistes disponibles explique les délais d’attente à l’IRM. Quatre des six radiologistes du CSSS Drummond sont en mesure de lire les résultats de l’IRM, qui sont plus complexes à analyser. Un de ceux-ci est en congé de maladie depuis six mois et une autre quittera l’hôpital pour un congé de maternité le 1er novembre. La capacité pour les examens les plus complexes sera ainsi réduite de moitié.
«Des images, on peut en faire à l’infini. Il n’y a pas de problème actuellement. On a toute notre équipe (de techniciens). C’est la lecture qui devient plus complexe à ce moment-ci, explique M. Allard Ça ne sert à rien de faire des IRM si on ne peut plus les lire.»