DRUMMONDVILLE. Fort du constat que l’école d’aujourd’hui a encore tendance à trop isoler l’élève dans son apprentissage, il va de soi que l’école de demain passe inévitablement par une personnalisation de cet apprentissage, une façon de faire que l’on expérimente depuis le début de l’année au collège Saint-Bernard (CSB) auprès des élèves et du personnel de l’ordre du primaire, et de façon plus particulière, ceux de deux classes de 6e année.
Même si le projet est en constante évolution, la direction du CSB a invité les représentants des médias à une visite de l’une de ces deux classes en compagnie des concernés, et ce, principalement pour parler de la philosophie derrière cette transformation pédagogique en cours.
Paul Boisvenu, directeur général du CSB, Philippe Picard, directeur adjoint à l’innovation pédagogique, François Yvon, directeur du primaire (celui-là via une vidéo), les enseignantes Véronique Morin et Geneviève Hébert, sans oublier les élèves de la classe 316, ont tous participé à cet exercice en compagnie d’une invitée de marque, Nancy Brousseau, directrice générale de la Fédération des établissements d’enseignement privé (FEEP), organisme qui s’intéresse au plus haut point à l’école de demain.
Ancien directeur général de cette même Fédération, M. Boisvenu est bien placé pour parler de l’importance de mettre en chantier dès maintenant l’école de demain car c’est lui qui en a donné en quelque sorte le signal de départ.
Mettant en lumière l’écart toujours plus grand entre l’école d’aujourd’hui et la réalité du monde en constante transformation dans lequel vivent les élèves, Paul Boisvenu a plaidé le besoin de repenser et de personnaliser l’école, tant publique que privée, en mettant à profit les expériences réalisées à l’étranger et en tenant compte des possibilités offertes par les nouvelles technologies.
Cet appel au changement est d’ailleurs bien appuyé par les résultats des deux derniers «Portraits des réalités vécues par les élèves du secondaire», ceux de 2010 par rapport à ceux de 2001 réalisés pour le compte de la FEEP.
On y constatait, entre autres, qu’entre les deux études, la motivation des élèves pour leurs études avait chuté dramatiquement de 77,1% à 44,6%.
De la même manière, l’optimisme de ces élèves quant à leur réussite scolaire avait dégringolé de 87% à 53% en 10 ans.
«Les résultats du sondage auxquels la Fédération fut confrontée en 2010 dictaient l’urgence des actions à poser. Ce fut le point de départ d’une analyse complète des pratiques scolaires qui fit naître la mise en place du Groupe de travail sur l’école de demain par la FÉEP et du même souffle l’important chantier de «L’école de demain», a raconté M. Boisvenu.
Il est facile de comprendre qu’à son arrivée à la direction du CSB, on n’a pas trop tardé en mettre en place les premiers jalons de l’école de demain au primaire.
Continuité
Toutefois, pour François Yvon, ce vent de renouveau qu’apportent les classes de demain, au primaire, s’inscrit dans une continuité propre à la philosophie du Collège qui a, entre autres, pour mission de toujours offrir plus et mieux à l’élève.
«Nous croyons que la philosophie de l’école de demain passe inévitablement par une personnalisation de l’apprentissage», a fait valoir le directeur de l’ordre primaire.
Pour le non initié, ce qui frappe d’abord, c’est la répartition des élèves par îlots et la spécificité du pupitre conçu pour en faciliter le déplacement et, éventuellement, le regroupement.
«L’organisation spatiale de la classe privilégie aussi des environnements de travail différents», confirment Véronique Morin et Geneviève Hébert, les deux enseignantes qui ont choisi d’explorer la pédagogie de l’école de demain.
Celles-ci conviennent que les classes de demain amènent de nombreux changements majeurs.
«Au quotidien, ces changements apportent des variantes importantes quant aux types de pédagogies offertes (classe inversée, ateliers autonomes, exercices en ligne, etc.), ce qui nous permet de dégager du temps pour offrir davantage d’aide à ceux qui en ont besoin.», témoignent Mmes Morin et Hébert.
Ces enseignantes, par le biais de leurs initiatives, explorent donc diverses pistes s’inscrivant dans la philosophie des classes de demain.
On parle, entre autres, des ceintures de compétence, une formule qui privilégie la différenciation pédagogique et qui aide l’élève à prendre en charge son apprentissage.
«Nous voulons amener l’élève à développer sa créativité et lui donner l’occasion de créer davantage. Les enseignants sont également des apprenants actifs, en contrôle de leur cheminement et sont autonomes quant à leur développement professionnel. Il est primordial de respecter le rythme de chacun, tout comme nous le faisons avec les élèves», ajoute M. Yvon pour bien faire comprendre que la formule est en évolution.
«Plusieurs matières sont enseignées dans un contexte réel grâce, entre autres, à la création d’un site web, d’un journal de classe, d’un blogue ou encore à la correspondance, via la plateforme Skype, avec des classes de partout dans le monde. Nous favorisons une plus grande ouverture sur le monde grâce à l’éducation à la citoyenneté numérique, ainsi qu’à l’utilisation des réseaux sociaux (Twitter, YouTube et autres ressources en ligne)», conclut François Yvon qui participe depuis deux ans au Chantier de travail sur l’École de demain, initié par la FÉEP.
Portes ouvertes
Incidemment, le Collège Saint-Bernard sera l’hôte, les 27 et 28 novembre prochain, du 5e colloque de la vie scolaire qui se déroulera sous le thème «L’École de demain, c’est maintenant !».
Ce colloque réunira les professionnels des services aux élèves, les entraîneurs sportifs, les directeurs et les animateurs de la Vie scolaire des établissements d’enseignement, membres de la FÉEP.
Plus près de nous, les samedi 4 et dimanche 5 octobre prochain, de 12 h à 16 h, la population est invitée à venir rencontrer les enseignantes et enseignants des ordres primaire et secondaire, lors des journées portes ouvertes du CSB.
L’occasion sera belle pour aborder le thème de l’école de demain.