ENVIRONNEMENT. Des groupes écologistes demandent l’aide de la population afin d’inspecter les nombreux puits de gaz naturel ou de pétrole qui ont été forés au cours des dernières années.
On en compterait 960 sur le territoire québécois, selon une carte interactive dressée par Jean-Hugues Roy. Du nombre, 600 se trouvent dans la Vallée-du-Saint-Laurent.
Plusieurs d’entre eux ont été fermés ou abandonnés et laissent s’échapper du méthane, un gaz hautement nocif pour l’atmosphère.
C’est pourquoi le Collectif Moratoire Alternative Vigilance Intervention (CMAVI) a décidé de lancer l’opération «À la recherche des puits abandonnés» en collaboration avec Nature Québec et l’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA)
L’objectif est de connaître l’état de situation de chacun des puits qui sont répertorié sur la carte interactive, au cmavi.org.
Pour chacun d’entre eux, l’organisme souhaite obtenir la mesure du volume de fuite, l’état du terrain autour du puits, la contamination d’eau souterraine ou la senteur d’hydrocarbures, s’il y a lieu. Ces informations seront ajoutées aux fiches descriptives déjà disponibles.
Pour participer à l’opération, les citoyens doivent manifester leurs intentions en écrivant à gazdeschiste@cmavi.org. Ils pourront obtenir la procédure à suivre et de l’aide sur les façons de faire.
Un équipe d’inspecteurs
Rappelons qu’au début du mois, les écologistes avaient convoquée les médias à Sainte-Françoise pour démontrer l’urgence d’agir. Ils ont fait la démonstration que des fuites ont migré hors du coffrage de ce puits foré en 1978 et abandonné en 1981.
Depuis, Québec a aménagé une clôture autour du puits et fait installer un évent plus grand, mais n’a toujours pas colmaté la fuite.
Les écologistes pressent le gouvernement du Québec de mettre sur pied une équipe d’inspecteurs pour assurer le suivi des puits fermés ou abandonnés et de prendre les mesures nécessaires pour arrêter les fuites.
Des fuites importantes
Selon leur calcul, les volumes de méthane émis par deux puits abandonnés, l’un à Sainte-Françoise et l’autre à Leclerville, représenteraient plus de 20 000 m3 par année, de quoi pouvoir chauffer une dizaine de maisons.
Pour Pierre Bluteau, porte-parole de CMAVI, les fuites de méthane occasionnées par les puits nuisent largement au bilan de réduction des gaz à effet de serre (GES) du Québec. «Les fuites de méthane sont 36 fois pires que le CO2 produit par nos voitures», indique-t-il.