DRUMMONDVILLE. Ce n’est pas de sitôt que Sonia Blanchette, meurtrière présumée de ses trois enfants, subira son procès. En plus du nouveau procureur de la Couronne qui a été attitré au dossier en mai, l’accusée devra se trouver un nouvel avocat. À cela, il faut ajouter le manque de disponibilité à l’agenda de la Cour supérieure.
Le juge Marc David, qui est en charge de la suite des procédures, a indiqué, mardi matin, que le procès pourrait difficilement avoir lieu avant mars ou avril 2016 à Drummondville.
Me Catherine-Valérie Levasseur, qui défendait l’accusée jusqu’à tout récemment, a présenté une requête au premier magistrat pour que son mandat soit révoqué. Elle a d’abord indiqué que sa cliente avait consulté une autre avocate pendant l’été, puis a dit que la confiance avait été brisée entre les deux femmes, sans entrer dans les détails.
Me Levasseur acheminera la volumineuse preuve à l’avocate qui a été rencontrée par Sonia Blanchette au cours de l’été, Me Anne-Marie Lanctôt. Celle-ci aura à décider si elle prend le dossier en charge ou non.
L’avocat de la Couronne, René Verret, a fait savoir qu’il avait été mis au courant au début août de la possibilité que Me Lanctôt reprenne le dossier. Depuis, il n’a pas eu de communications avec elle. Ce n’est que le 22 octobre que la cour saura si elle accepte ou non de défendre Sonia Blanchette.
«On se retrouve dans une situation qui n’est pas idéale pour la gestion du dossier», a commenté le juge.
L’accusée était présente en cour, cheveux en bataille, et semblait absente par moments. À quelques reprises, le juge lui a demandé si elle avait quelque chose à dire. À chaque fois, elle s’est contentée de faire un faible signe de la tête en guise de refus de commenter. Sans un mot.
Me Verret s’est adressé à l’accusée pour lui faire part des répercussions que ce changement d’avocat entraînait. Il lui a notamment mentionné qu’elle n’était pas la seule concernée dans cette histoire et qu’il croyait que les victimes, elles aussi, auraient aimé que le dossier soit réglé plus rapidement. En entrevue à la sortie de la salle d’audience, l’avocat a indiqué que la famille aurait voulu qu’une date soit déjà fixée.
«On a des inquiétudes», a-t-il dit au juge, en proposant que la prochaine rencontre en cour ait lieu le plus rapidement possible et que la date du procès soit fixée d’ici un mois.
«Plus le temps avance, plus ce sera difficile pour les témoins de témoigner», a-t-il laissé tomber.
Me Verret aurait souhaité que le procès se tienne cet hiver, d’autant plus qu’il est l’avocat de la Couronne pour le second procès de Guy Turcotte, qui durera plusieurs semaines à l’automne 2015.
«On va se plier, bien sûr, aux disponibilités de la cour supérieure», a-t-il indiqué aux médias, en soulignant qu’il n’aurait pas objection à ce que le procès ait lieu dans un autre district judiciaire pour accélérer les procédures. Selon lui, la durée du procès pourrait être d’environ deux semaines.
Le père de l’accusée parle
Le père de l’accusée, Fernand Blanchette, a bien voulu s’adresser aux médias à la sortie de la cour. À savoir ce qui aurait poussé sa fille à consulter un autre avocat durant l’été, il répond qu’elle ne sentait pas le respect de la cour envers elle.
Celui qui est en contact avec l’accusée croit que celle-ci a été manipulée par la justice et par ceux qui l’ont côtoyée. «Ce n’est plus elle qui décide. Elle laisse aller la justice à son rythme.»
Visiblement affecté par les événements, il a mentionné que sa fille avait deux personnalités; «la personnalité souffrante et la personnalité de la femme d’autrefois».