LITTÉRATURE. Il y a quelques jours arrivait sur les tablettes des libraires le tome 4 de la saga Malphas de l’auteur drummondvillois Patrick Senécal. «Grande Liquidation», c’est le nom de ce volume, vient mettre un point final à cette histoire tout à fait étonnante qui se déroule principalement au cégep Malphas, situé à Saint-Trailouin.
«Les lecteurs connaîtront toutes les réponses à leurs questions. Ce n’est pas une fin à la «Lost»,» promet l’auteur.
Répondant à une question de L’Express, l’auteur concède qu’il y a un peu de Patrick Senécal dans Julien Sarkozy, le personnage principal de Malphas.
«Julien Sarkozy est une version d’un Patrick Senécal qui ne se serait jamais pris en main, concède l’auteur. Il n’est pas bien méchant, mais il n’est pas mature. Il prend souvent de mauvaises décisions et fait des choses que je n’ai évidemment jamais faites, comme coucher avec ses étudiantes ou enseigner à un groupe d’élèves après avoir consommé de l’alcool et de la drogue. Par contre, son auteur préféré est le même que le mien : Émile Zola. Et c’est vrai que parmi toutes les choses que Julien peut dire, il y en a que je pense personnellement!»
Bon père de famille, calme et très articulé, Patrick Senécal affirme souvent à qui veut l’entendre qu’il est très différent des personnages qu’il dépeint dans ses œuvres littéraires. Néanmoins, il confirme du même souffle qu’il se reconnaît dans certains aspects de ses romans.
«En fait, il y a beaucoup de moi dans tout ce que j’écris. La fascination que j’ai et que j’ai toujours eue pour la délinquance et les excès s’y retrouve», partage-t-il.
Retour à la BD
Jusqu’à l’âge de 10 ans, celui qui a résidé sur la rue des Ormes jusqu’à 18 ans (de là l’inspiration de son célèbre «5150, rue des Ormes»), aimait s’adonner à la création de bandes dessinées. C’est d’ailleurs cette passion qui l’a conduit à rédiger ses premières nouvelles. Ces derniers temps, il effectue un retour aux sources avec un vieil ami, Tristan Demers, scénariste et dessinateur bien connu, notamment pour avoir créé le populaire personnage Gargouille.
«Dans ce projet, Tristan et moi sommes bien loin de ce que nous avons l’habitude de faire et de présenter. Nous travaillons sur une parodie de télévision. En fait, nous présenterons 10 ou 12 émissions de télévision différentes en intégrant un humour plutôt… décapant. Bien qu’il y a un peu de sang et de nudité, il n’y a rien de bien «trash». Évidemment, cette bande dessinée s’adressera tout de même aux adultes», indique-t-il.
Plusieurs types d’émissions vues au petit écran seront donc l’objet de l’humour particulier du duo de créateurs : télé-réalité, émission de cuisine, musicographie, film, téléromans et publicités seront imagées selon les intentions de ces deux vieux amis.
L’Express a cherché à savoir si le produit final s’apparenterait à un «Fluide glacial» (du bédéiste Franquin) ou aux Rubriques-à-Brac que proposaient Gotlib autrefois.
«Ça ressemblera certainement un peu aux bédés des années 1970, laisse entendre Senécal, précisant toutefois que la comparaison avec les œuvres citées s’arrêtait là. Les dessins de Tristan ne ressemblent pas à ce que faisait Gotlib. Je ne voudrais pas non plus me comparer à ce dernier!»
À savoir si ce projet pourrait être le premier d’une série, l’écrivain se fait aussi modeste.
«On le fait et on verra bien ce que ça donnera. Si la réponse est bonne, c’est certain que nous pourrons évaluer cette possibilité», expose-t-il.
Projet érotique
À L’automne, un autre recueil de nouvelles, cette fois érotiques, sortira, avec une quinzaine d’auteurs dont Patrick Senécal. Ce livre, pensé par l’auteur Stéphane Dompierre, s’intitulera «Nu».
«Quinze auteurs ont été approchés pour écrire dans ce projet. Nous avons tous en commun le fait de ne jamais avoir publié de romans ou de nouvelles érotiques. Stéphane m’a demandé de ne pas écrire une relation sexuelle trash, mais bien d’évoquer «une relation sexuelle agréable»», partage l’écrivain.
Parallèlement à cette initiative littéraire, Patrick Senécal surveille de près le cheminement de plusieurs projets cinématographiques qui pourraient voir le jour au cours des prochaines années.
«J’aimerais beaucoup qu’un film soit réalisé en lien avec mon roman-jeunesse «Sept comme setteur». Je sais aussi que des demandes (de subventions) ont été adressées pour porter au grand écran des films inspirés de mes romans «Le Vide» et «Hell.com». Dans ces deux cas, ce n’est pas moi qui signerai les scénarios», précise-t-il.
En attendant, l’auteur est à réfléchir à son prochain projet d’écriture de roman.
«Ce sera un thriller. Oui, oui : je reviens à ce que j’ai toujours aimé faire. Ce sera un roman noir, mais il est encore trop tôt pour en parler. C’est encore trop embryonnaire», fait-il savoir à ce sujet.
