Personne n’a demandé de subvention pour la Forêt Drummond

Personne n’a demandé de subvention pour la Forêt Drummond
Trois organismes de la région se partageront l'enveloppe de 630 000 $ versée pour la mise en valeur des ressources forestières

DRUMMOND. Alors que l’état de dégradation de la Forêt Drummond s’aggrave, aucune demande de subvention n’a été présentée, en 2013-2014, pour favoriser sa condition. Le Programme de développement régional et forestier étant renouvelé, ceux qui le souhaitent ont jusqu’au 3 octobre pour présenter leur projet.

Neuf projets qui se déroulaient essentiellement dans les MRC centricoises voisines à la MRC de Drummond se sont partagé 554 100 $, l’an dernier.

Le directeur général adjoint de la Conférence régionale des élus (CRÉ) du Centre-du-Québec, Michel Côté, confirme qu’aucun projet portant sur la Forêt Drummond n’a été présenté.

C’est que ce joyau, comme certains le qualifient, ne dispose toujours pas d’un gestionnaire commun, alors que sa condition est loin de s’améliorer.

Six ans après le colloque sur la Forêt Drummond organisé par le Bloc Vert, la coordonnatrice Marie-Pascale Duvieusart parle toujours d’utilisation abusive et de développement anarchique. Une problématique de propriété est à l’origine de cette situation.

"On aimerait bien que ce dossier se règle", exprime le président du Centre d’éducation et de recherche sur l’eau et laforêt (CÉREF), Jean-Paul Raîche, qui ne cache pas sa déception.

En mal d’un gestionnaire commun

Si Hydro-Québec demeure le plus important propriétaire de la Forêt Drummond, l’ancien ministère des Ressources naturelles et de la Faune et la municipalité de Saint-Majorique-de-Grantham en détiennent une partie.

Questionnée sur ses intentions, Hydro-Québec dit s’orienter vers la vente de ses propriétés constituant la Forêt Drummond. "Or, il est trop tôt pour dire si un processus de vente de nos actifs serait amorcé ou non", indique Lynda Laquerre, conseillère en relation avec le milieu chez Hydro-Québec.

La Société d’État mandate des intervenants du milieu forestier, tels que le Groupement forestier Nicolet-Yamaska et la Société sylvicole Arthabaska-Drummond, pour l’entretien des arbres.

"Hydro-Québec privilégie des méthodes d’entretien qui respectent l’environnement naturel et qui favorisent le maintien de la biodiversité. Le fait de laisser certains arbres morts peut contribuer à cet objectif", poursuit Mme Laquerre.

"Malheureusement, la Forêt Drummond se décline d’année en année", constate néanmoins Camille Desmarais, de Proformen. Celui-ci a été témoin d’inondations causées par les barrages de castors survenues des deux côtés de la rivière. De grandes surfaces inondées auraient fait mourir les arbres de forêts naturelles et plantées.

La Ville ne perd pas espoir

La Ville de Drummondville espère toujours mettre la main sur les terrains d’Hydro-Québec, du moins ceux du côté de Saint-Joachim-de-Courval. "Les conditions de cessions par Hydro-Québec ne sont pas connues. (…) C’est certain que les projets auraient une forte tendance sur la conservation des milieux", informe le conseiller municipal responsable des espaces verts, Vincent Chouinard.

La lenteur du processus pourrait venir à bout de l’intérêt du CÉFEF, identifié comme l’organisme à qui pourrait être confiée la gestion de la forêt. "On ne soumettra pas de projet tant que le dossier ne se réglera pas", avance M. Raîche.

De l’aide jusqu’au 3 octobre 2014

Il reste que la CRÉ du Centre-du-Québec a lancé un appel de projets, dans le cadre du Programme de développement régional et forestier 2014-2015. Ce programme compte soutenir des initiatives centricoises de mise en valeur et de développement des ressources du milieu forestier.

À l’exception des sociétés d’État, tout individu ou organisme légalement constitué peut agir comme promoteur et présenter un projet.

Le financement octroyé peut couvrir jusqu’à 90 % du coût total des dépenses admissibles. Les formulaires requis et l’information complète du programme sont accessibles au www.cre.centre-du-quebec.qc.ca, sous l’onglet Fonds et programmes. La date limite de présentation des projets est fixée au 3 octobre 2014, 16 h 30.

Subventions pour 9 projets en 2013-2014

– CLD de L’Érable : Journée de démonstration forestière (12 500 $)

– Syndicat des producteurs de bois du CdQ : Gestion organisée des propriétés forestières de grande dimension (65 475 $)

-Conseil régional de l’environnement du CdQ : Gestion intégrée des corridors naturels et Fauniques (65 004 $)

– Agence forestière des Bois-Francs : Aménagement intégré des ressources du milieu forestier (185 000 $)

– MRC de L’Érable : Parc régional des Grandes-Coulées (79 502 $)

-Grand Conseil de la Nation Waban-Aki : Sentiers d’interprétation (16 973 $)

-MRC de Bécancour : Mise en valeur des ressources des terres publiques (40 138 $)

-MRC d’Arthabaska : Établissement de corridors naturels et fauniques riverains (9831 $)

-Société sylvicole Arthabaska-Drummond : Développement d’une filière de produits forestiers non ligneux alimentaire (79 677 $)

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